Depuis quelques jours, de nombreux témoignages sont publiés sur les réseaux sociaux pour dénoncer le harcèlement sexuel au travail. Les réactions sont nombreuses et la classe politique n'est pas épargnée.
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Aux Etats-Unis, l'affaire Harvey Weinstein a provoqué un véritable séisme à Hollywood mais les répercussions vont bien au delà. Vendredi soir, un mouvement d'une ampleur rare est né sur les réseaux sociaux en France. Pas un appel à la délation mais à la dénonciation se défend Sandra Muller, la journaliste qui a lancé le hashtag "Balance ton porc" sur Twitter.
Depuis, il est en tête des tendances et les témoignages de violences sexistes et sexuelles se multiplient. Des milliers de récits qui montrent une libération de la parole mais aussi un silence assourdissant, une peur de porter plainte, un manque de poursuites et de condamnations... Tout cela au moment où le gouvernement annonce une loi sur le harcèlement pour 2018, avec un renforcement des sanctions. "On a sifflé la fin d'une forme de tolérance", a ainsi déclaré la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa.
Retour sur cette actualité incontournable avec le quiz de la semaine !
Question 1 sur 7
Quel ancien candidat à la présidentielle a été visé par une accusation "#balancetonporc" ?Jean Lassalle
C'est la directrice de la communication du Parti Communiste Français, Julia Castanier, qui a accusé Jean Lassalle via un message sur Twitter, relatant des faits qui se seraient produits en 2009: "J'avais 25 ans, et j'étais attachée parlementaire. En allant vers l'hémicycle, Jean Lassalle m'a mis une main aux fesses". Rapidement, le député des Pyrénées-Atlantiques a réagi, assurant dans un journal local ne pas se souvenir "de quoi que ce soit" et que ce n'était pas son "genre de pratique". Son équipe l'a également défendu, affirmant que s'il avait commis un tel geste, "il s'en excuserait" car "il appartient à une génération ou une main sur l'épaule ou une main sur la hanche relève plus de l'amitié que de la perversité"...
Question 2 sur 7
La secrétaire d'Etat en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a réagi à la vague de témoignages "#BalanceTonPorc", estimant que :"Twitter ne remplace pas un tribunal mais c'est déjà un premier pas"
Interrogée sur la chaîne Public Sénat, la secrétaire d'Etat en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a estimé que "Twitter ne remplace pas un tribunal, une action en justice, mais c'est déjà un premier pas...peut-être un pas majeur pour beaucoup de femmes". Pour la membre du gouvernement, "tout ce qui peut permettre aux femmes de parler est une bonne méthode". Evoquant les cas possibles de diffamation, elle a également assuré "si diffamation il y a, il y aura un procès".
Question 3 sur 7
De son côté, face à l'ampleur du mouvement "#BalanceTonPorc", la ministre de la Justice Nicole Belloubet s'est dite :"extrêmement impressionnée"
Sur France, Inter, la ministre de la Justice Nicole Belloubet s'est dite "extrêmement impressionnée" par l'ampleur du mouvement "#BalanceTonPorc". Elle a aussi incité les femmes à porter plainte. "Il faut aller jusqu'à une traduction judiciaire, si cela peut se faire", a déclaré la Garde des Sceaux. Le Défenseur des Droits peut aussi être saisi.
Question 4 sur 7
Le gouvernement prépare un texte de loi "contre les violences sexistes et sexuelles", prévu pour 2018 et pour lequel une consultation citoyenne vient d'être lancée. Il y est notamment prévu d'allonger les délais de prescription pour les crimes sexuels sur mineurs et d'établir un seuil de présomption de non-consentement pour les enfants. Il devrait aussi être question du "harcèlement de rue". Quelle mesure pourrait ainsi être mise en place avec cette loi ?une police de sécurité du quotidien
Le futur projet de loi "contre les violences sexistes et sexuelles" devrait contenir un volet sur le harcèlement de rue, certains actes comme les sifflements ou propos sexistes n'étant pour l'instant pas sanctionnés par la loi. La mise en place d'une "police de sécurité du quotidien" devrait, selon le gouvernement, permettre une "verbalisation plus simple, immédiate" notamment dans les transports, a assuré Emmanuel Macron dimanche soir sur TF1.
Question 5 sur 7
Le ministre de l'Economie s'est retrouvé au cœur d'une polémique après son passage dans la matinale de France Info, lundi. Bruno Le Maire y avait ainsi affirmé :qu'il ne dénoncerait pas un homme politique connu pour harceler des femmes
Bruno Le Maire a rapidement dû revenir sur ses propos tenus dans la matinale de France Info ce lundi. Interrogé sur le fait qu'il dénoncerait le comportement d'un homme politique harceleur qu'il connaît, le ministre de l'Economie a répondu "c'est compliqué mais la dénonciation ne fait pas partie de mon identité politique". Volte face un peu plus tard dans une vidéo : Bruno Le Maire s'est excusé pour sa "maladresse" et assuré qu'il était prêt à combattre le harcèlement sexuel "pleinement, avec sincérité et avec coeur".
Question 6 sur 7
Qui a déclaré trouver "courageuses" celles qui dénoncent sur les réseaux sociaux et "formidable" cette libération de la parole ?Brigitte Macron
" La libération de la parole, c'est ce qui peut arriver de mieux", a déclaré Brigitte Macron lundi soir, alors qu'elle assistait au Théâtre Antoine à la représentation de la pièce "Les Chatouilles ou la danse de la colère", qui dénonce les violences faites aux femmes. "Elles sont très courageuses de le faire, je pousse vraiment à rompre le silence. C'est formidable, quelque chose est en train de se passer", a ajouté l'épouse du président de la République.
Question 7 sur 7
Quelles sont les peines pour harcèlement sexuel actuellement prévues par la loi française ?deux ans de prison et 30 000 euros d'amende
Actuellement, les peines encourues pour harcèlement sexuel sont de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende. Des peines qui peuvent être portées à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende quand il y a des circonstances aggravantes comme un abus d'autorité du coupable envers la victime. Une victime majeure a un délai de six ans pour déposer plainte après les derniers agissements. Aujourd'hui, seuls 5% des cas iraient en justice.