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Attentats : où est passé l'esprit du 11 janvier ?
Les commémorations des attentats de janvier se sont achevées ce week-end. Un devoir de mémoire indispensable mais qui met aussi en lumière une cruelle désillusion : le fameux "esprit du 11 janvier" a disparu.
Flickr/O.Ortelpa/CC
C'était il y a un an. Nous étions des dizaines de milliers autour de la place de la République à Paris, si nombreux que beaucoup ne pouvaient pas rentrer dans le cortège.
Sourire sur les lèvres mais gravité dans le regard, on se passait des autocollants "Je suis Charlie", des drapeaux français, on applaudissait les messages forts inscrits sur les pancartes. Elle était belle cette solidarité. Non au terrorisme, oui à l'unité nationale. Le message était beau
Aujourd'hui, cela semble loin. Très loin. Les événements de janvier ont été tristement balayés par les attentats de novembre. Et la peur déjà présente s'est renforcée, rappelant que la menace n'a jamais été aussi forte et surtout que chacun était une cible potentielle. Mais alors que ce sursaut il y a un an aurait pu nous mener sur la voie d'un véritable vivre ensemble, d'une action globale pour lutter contre l'inacceptable violence terroriste, ce 11 janvier 2016 a un goût amer.
La méfiance, l'individualisme n'ont jamais été aussi présents. Les auto-centrés faussement altruistes sont devenus encore plus égoïstes, les paroles et préjugés nauséabonds se sont libérés à outrance, la nervosité ronge les gestes et les esprits. Et que dire de cette désastreuse récupération politique de la marche qui n'a finalement rien donné, même pas le minimum, un tant soit peu d'espoir ? Il y en avait eu de belles images et de beaux discours...
Rien ne sera oublié, jamais. Mais hélas, il reste encore tout à faire.