Cannes : Tout savoir sur le palmarès 2016
Ken Loach palmé une seconde fois, Xavier Dolan en larmes, une jeune réalisatrice qui prône le girl power... retour sur un palmarès qui ne fera pas l'unanimité. Comme d'habitude.
Dimanche soir, le jury présidé par George Miller a remis son palmarès. Que faut-il retenir de cette 69e édition ? Les chouchoux de la presse ont ils été récompensés ? Y a-t-il eu quelques surprises ? Weekly fait le point.
Une deuxième palme pour Ken Loach
Du haut de ses 79 ans, le cinéaste britannique, qui n'a rien perdu de sa verve en faveur de la lutte sociale, obtient donc pour la deuxième fois de sa carrière la récompense suprême. Il rejoint le club très fermé des cinéastes ayant obtenu deux palmes qui comprend Emir Kusturica, Shohei Imamura, les frères Dardenne, Francis Ford Coppola, Michael Haneke et Bille August. Moi, Daniel Blake a été favorablement accueilli par la presse. A Weekly on s'est réjoui de voir le cinéaste rappeler devant une salle remplie de robes Dior et costumes Chanel que l'ultra-libéralisme était l'un des fléaux de notre siècle. A bon entendeur...
Xavier Dolan en larmes
Malgré les nombreuses critiques négatives reçues par le film (il a été hué en projection de presse), le cinquième film de Xavier Dolan a donc obtenu le grand prix. Une revanche pour le jeune cinéaste qui a livré un discours plein de larmes et d'émotions. Nul doute qu'il sera encore la risée des réseaux sociaux, mais à Weekly on défend ce cinéaste hors normes qui n'a pas peur d'en faire trop, quitte à diviser.
Des absents remarqués
Hormis le Ken Loach et Baccalauréat de Cristian Mungiu, aucun des favoris de la presse française et internationale n'est présent au palmarès. Où sont passés Toni Erdmann de Maren Ade qui avait fait rire toute la Croisette, Elle de Paul Verhoeven qui a fait sensation, Paterson de Jim Jarmusch ou encore le film lesbien Mademoiselle de Park Chan-Wook ? Même si le film de Jeff Nichols, Loving, avait divisé les journalistes, on aurait bien vu le réalisateur de Mud enfin récompensé. Hélas, on le sait, à Cannes, le jury fait souvent preuve d'un certain conservatisme. Trop de concensus finit par tuer l'audace... et les propositions de cinéma les plus innovantes !
Les Français en retrait
Si l'an dernier le bataillon français avait largement été plébiscité par le jury, cette année les triclores repartent presque bredouille. Seul Olivier Assayas remporte un prix de la mise en scène ex-eaquo assez innatendu avec son film de fantôme Personal Shopper. Mais ni Bruno Dumont (Ma Loute), ni Alain Guiraudie (Rester vertical) n'ont séduit les jurés.
Une caméra d'or explosive
Pour finir, cette remise des prix a été dynamitée par la remise de la caméra d'or qui récompense le meilleur premier film toutes sélections confondues. Houda Benyamina, la jeune cinéaste, a laissé exploser sa joie dans un numéro assez hallucinant pour un palmarès cannois. On retiendra surtout son cri de cœur pour rappeler que oui le cinéma est aussi une affaire de femmes...
LE PALMARES COMPLET
Palme d'or
MOI, DANIEL BLAKE, de Ken Loach
Sortie : Prochainement
Grand Prix
JUSTE LA FIN DU MONDE, de Xavier Dolan
Sortie : 21 septembre 2016
Prix de la Mise en scène
Ex-aequo : Cristian Mungiu pour BACCALAUREAT/Olivier Assayas pour PERSONAL SHOPPER
Sorties : Prochainement/19 octobre 2016
Prix du scénario
Asghar Farhadi pour LE CLIENT
Sortie : 2 novembre 2016
Prix d’interprétation féminine
Jaclyn Jose dans MA’ROSA, de Brillante Mendoza
Sortie : 9 novembre 2016
Prix du Jury
AMERICAN HONEY, d’Andrea Arnold
Sortie : Prochainement
Prix d’interprétation masculine
Shahab Hosseini pour LE CLIENT, de Asghar Farhadi
Caméra d’Or
DIVINES, de Houda Benyamina
Sortie : Prochainement
Palme d’Or du court-métrage
TIMECODE de Juanjo Gimenez