Ciné : l’ennemi intime
Dans les salles cette semaine : Jennifer Lawrence et Bradley Cooper s’aiment trop, Tom Hardy sauve un chien, Guillaume Canet joue les tueurs en série et Mélanie Laurent filme le harcèlement chez les adolescents.
Le mal peut prendre plusieurs formes. Mais le pire c’est quand il prend l’apparence de nos proches. Voire de nous-même. Cette semaine, le cinéma n’a pas peur d’explorer le subconscient des personnages et de leur faire affronter des ennemis qu’ils ne connaissent que trop bien.
Le film dont personne ne parle de la semaine
Serena de Suzanne Bier est un mystère. Pas aussi épais que celui d’Interstellar je vous rassure. Mais tout de même. Porté par un couple de stars en pleine hype, J. Law et B. Coop, ce drame sur fond de récession économique dans l’Amérique pionnière des années 30 a failli ne pas sortir au cinéma. Est-il trop mauvais pour être montré ? Non je vous rassure. Il est vrai que cette histoire de passion amoureuse qui tourne mal ne révolutionne pas le genre. Tout y est un peu duveteux. Mais Jennifer Lawrence et Bradley Cooper ont le charisme suffisant pour retenir l’intérêt du spectateur. Et puis les paysages de la Caroline du Nord, c’est toujours mieux sur grand écran.
Les autres sorties
Rien ne vaut un bon polar. Surtout s’il est signé par l’un des maîtres du genre, Dennis Lehane qui adapte avec Quand vient la nuit, l'une de ses nouvelles. Michael R. Roskam (derrière le choc Bullhead) construit un film moins classique qu’il n’en a l’air avec un Tom Hardy aérien en tête d’affiche. Et puis vous n’oseriez pas manquer le dernier film de James Gandolfini ?
Chez Stephen Daldry (Billy Elliot), les enfants sont des rois. Sorte de Slumdog Millionnaire brésilien, Favellas suit le destin de trois enfants qui découvrent dans une décharge un mystérieux portefeuille sur lequel policiers et maffieux veulent mettre la main. Bon on sait déjà comment ça va finir, mais ça fait rien.
Un, deux, trois, nous ferons de l’auto-stop. Quatre, cinq, six, Guillaume Canet nous tuera… Non ce n’est pas une nouvelle comptine pour enfants, mais le sujet de La Prochaine Fois je viserai le cœur de Cédric Anger. Soit l’histoire vraie d’un gendarme qui participa à la résolution d’une série de meurtres de jeunes femmes dont il était lui-même l’auteur. Un long métrage dérangeant et efficace sur les paradoxes de ce meurtrier incarné avec justesse par Guillaume Canet.
On reste dans un univers sanglant, mais beaucoup moins réaliste, avec Rec 4 de Jaume Balagueró. Le quatrième volet de la saga des zombies espagnols qui se passe pourtant juste après les évènements du premier numéro. Ou comment faire du neuf avec du vieux. C’est pas grave les fans de gore auront leur dose d’hémoglobine.
La relation entre Joséphine Japy et Lou de Laâge dans Respire n’est pas sanglante mais elle est extrêmement malsaine. La tête de turc préférée du cinéma français, Mélanie Laurent, signe un long métrage sensible sur le harcèlement adolescent. Désolé les haters, mais sous ses airs de "Mademoiselle-je-sais-tout", la petite est bonne réalisatrice.
Après L’Enfant sauvage de François Truffaut, voici Marie Heurtin de Jean-Pierre Améris. Ou comment une bonne sœur va ramener à la vie une enfant née sourde et aveugle. Que dire à part : c’est beau mais c’est triste…
Si depuis La Vie d’Adèle, vous ne rêvez que d’Adèle Exarchopoulos, courrez voir Qui vive de Marianne Tardieu. La belle y joue l’amoureuse du génial Réda Kateb vu dans Hippocrate en septembre. Une tranche de vie moins banale qu’il n’y paraît, promis.
On termine avec Love is strange d’Ira Sachs. Ou comment un couple de gays d’un certain âge décide de se marier au moment où la récession économique les touche de plein fouet. Désolé pour les anti-mariage pour tous, mais la réflexion est assez savoureuse.
Retrouvez toute l'actualité cinéma et séries sur Lost in Universes.