Cinéma : A vif !, le Fils de Saul, Nous trois ou rien… les sorties de la semaine

Cette semaine, il y a du militantisme dans l’air. On se révolte contre l’ordre établi. Un allemand s’élève contre les nazis. Marthe Villalonga réclame le droit de mourir, une famille iranienne fuit la dictature et Emma Bovary tente, encore et toujours, de s’affranchir de son statut.

Le film animé de la semaine : Imaginez un monde dans lequel tous les scientifiques auraient disparu privant l’humanité des plus importantes inventions comme l’électricité et les avions. Un monde dans lequel un étrange virus donnerait la parole aux animaux et dans lequel il n’y aurait plus d’arbres. Cet univers fantasque et uchronique (on parle aussi de passé alternatif) est sorti de l’imagination de Jacques Tardi. Avril, et le monde truqué est une fantaisie visuelle qui nous interroge sur notre rapport à la technologie et à la nature. Mais surtout, le long métrage nous propose une aventure exaltante avec une jeune femme rebelle et Darwin, un chat doué de parole, doublé par Philippe Catherine. Un voyage à ne pas manquer, avec ou sans enfants.

Pleurons un peu…
Grand Prix à Cannes en mai dernier, Le Fils de Saul de László Nemes est le genre de film duquel on ne ressort pas indemne. On y suit Saul, prisonnier d’Auschwitz durant la Seconde Guerre mondiale. Il fait partie du Sonderkommando, c’est-à-dire qu’il est forcé par les nazis à participer au travail d’extermination. Mais tout va changer le jour où Saul pense reconnaître son fils parmi les cadavres. Aussi terrifiant que nécessaire.

Après l’étonnant Ame en Stocks, fantaisie de science-fiction fauchée, la française Sophie Barthes revient avec un film en costume. Soit une nouvelle adaptation du chef d’œuvre de Flaubert, Madame Bovary. C’est Mia Wasikowska (Alice au Pays des Merveilles, Crimson Peak) qui a la lourde tâche de donner une nouvelle fois corps à la volage Emma. Le résultat est un joli drame en costumes, dont on connaît un peu trop le dénouement.

Contrairement à ce que son titre peut laisser penser, En Mai fais ce qu’il te plaît de Christian Carion (Joyeux Noël) n’est pas une comédie sur l’après mai 68. Non, il s’agit d’un drame historique qui revient sur l’histoire d’un allemand en mai 1940 qui tente de fuir le nazisme en France et va essayer de retrouver son fils perdu pendant l’exode. Le film a le mérite d’aborder la Seconde Guerre mondiale sous un angle nouveau.

Madeleine, 92 ans, annonce à ses enfants qu’elle a décidé de fixer la date et les conditions de sa disparition. Mais ça ne va pas se passer comme prévu. Rassurez-vous, La Dernière Leçon de Pascale Pouzadoux n’a pas (trop) pour ambition de faire pleurer dans les chaumières. Il tente au contraire de plaider l’amour face à un débat sur l’euthanasie qui continue de diviser.

Un peu plus léger (mais pas trop)
Bradley Cooper + Omar Sy + Top Chef = A Vif ! de John Wells. Cette dramédie agréable à suivre sur la rédemption d’un chef étoilé se suit sans déplaisir. Dommage que la réalisation se contente de faire dans le fonctionnel. Le manque de créativité en cuisine, ça gâche tout de même un peu le plaisir.

Nous trois ou rien de Kheiron est la bonne surprise de la semaine. Le cinéaste y raconte le parcours de ses parents ayant fui l’Iran pour une vie meilleure en France. Le tout est raconté plus comme un conte moderne que comme un documentaire réaliste. Franchement tant mieux.

Dope est un teenage movie ultraréférencé. Entre une B.O. électrisante, la présence de Pharrel Williams à la production et celle de Zoé Kravitz (Divergente) en second rôle, cet objet remuant ne passe pas par des chemins balisés. Une comédie sociale méchamment drôle, très marquée année 90.

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