Cinéma : L'Ile aux chiens, Taxi 5, Kings... les sorties de la semaine
Que voir dans les salles cette semaine ? Le retour du taxi le plus célèbre de France, des chiens qui font entendre leurs voix, Halle Berry en mère courage dans le Los Angeles de 1992, un polar sociétal japonais et un nain de jardin qui se prend pour Sherlock Holmes.
Le film de la semaine : L'Île aux chiens, de Wes Anderson
Si vous aimez déjà le cinéma de Wes Anderson, son sens aigu du plan symétrique et son amour pour les gentils loosers, vous devriez adorer cette Île aux chiens. Dans ce conte animé en stop motion, le cinéaste a imaginé une ville japonaise qui décide d'exiler nos amis canidés sur une île remplie de déchets. Mais Atari, un jeune garçon, décide de défier les autorités en se rendant sur l'île pour retrouver son fidèle compagnon. Avec cette fable mordante, le cinéaste, un peu moins mélancolique que d'habitude, rend un bel hommage à l'archipel japonais tout en dénonçant les travers de nos sociétés contemporaines : migrants, corruption, rapport aux animaux... Difficile de ne pas fondre devant ces boules de poils.
Taxi 5, de Franck Gastambide
Ne réglez pas votre écran d'ordinateur, le célèbre Taxi créé par Luc Besson à la fin des années 90 fait son grand retour. Signe des temps, Sami Naceri et Frédéric Diefenthal ne sont plus là. C'est Franck Gastambide, héros des jeunes grâce aux Kaïra et Pattaya, et le comique Malik Bentalha qui les remplacent. Pour le reste, la formule ne semble pas avoir changé d'un pouce : des cascades en rafale, une ambiance de buddy movie et de l'humour potache. Personnellement, je m'ennuie ferme mais il faut bien reconnaître que les acteurs ont l'air de bien s'amuser.
Kings, de Deniz Gamze Ergüven
1992, Los Angeles, quartier populaire. Millie s'occupe de sa famille et d'enfants qu'elle accueille en attendant qu'ils soient adoptés. Lorsque des émeutes commencent à éclater, elle va tout faire pour tous les protéger. Pour qui a vu Mustang, magnifique fable sociétale dans la Turquie moderne, le cinéma de Deniz Gamze Ergüven possède ce supplément d'âme : elle mêle réalité et narration fictionnelle avec une maestria poétique. Ce Kings semble plus réaliste et moins subtil mais son sujet brûlant a le mérite de faire mouche.
Sherlock Gnomes, de John Stevenson
Mais que se passe-t-il dans nos jardins quand nous sommes absents ? Nos nains de jardin font la fête bien sûr ! Après avoir revisité la pièce de Shakespeare avec Gnomeo et Juliette, c'est au tour du détective créé par Conan Doyle de passer à la moulinette du nain de jardin avec ce Sherlock Gnomes. On nous promet une aventure colorée, ultra-référencée et avec plein de surprises. On ne demande qu'à y croire... mais tout ceci manque quand même horriblement d'originalité non ?
The Third Murder, de Hirokazu Kore-eda
Misumi est accusé de vol et d'assassinat. Shigemori, avocat célèbre, est chargé de le défendre. Mais sa tâche paraît compliquée car non seulement l'accusé a déjà purgé une peine de prison pour meurtre mais en plus il a avoué son crime. La vraie question de The Third Murder ? Malgré les apparences, Misumi est-il vraiment coupable ? Le débat promet d'être passionnant. Kore-eda, cinéaste japonais à qui l'ont doit Tel père, tel fils ou Après la tempête, fait doublement l'actualité cette semaine. Outre la sortie de son film, le réalisateur sera présent à Cannes pour présenter Shoplifters, son prochain long métrage.
Luna, d'Elsa Diringer
Luna est belle, jeune et amoureuse de Ruben. Lors d'une soirée trop arrosée, avec des amis, ils agressent un jeune inconnu. Quelque temps plus tard, le jeune homme réapparaît dans sa vie mais il ne semble pas la reconnaître. Un soupçon de polar, une cuillère de drame psychologique et un brin de film adolescent... Elsa Diringer brasse les genres avec Luna. Bonne idée, surtout que son film est porté par un duo d'acteurs impressionnants : Rod Paradot (révélé dans La Tête haute) et la nouvelle venue Laetitia Clément.