Réforme territoriale : pas d'économie et des postes supprimés ?
Rejetée par la majorité des français, la réforme présentée la semaine dernière par l'Elysée vient de subir un nouveau revers : pour l'agence de notation Moody's, elle ne permettra pas de faire des économies.
Certains ne décolèrent pas depuis la semaine dernière. La nouvelle carte de France présentée par le gouvernement a bien du mal à convaincre et les incertitudes de Moody's risquent de ne pas arranger les choses.
L'agence de notation américaine a ainsi estimé que la réforme territoriale n'allaient faire que "redistribuer les coûts vers d'autres organes de l'Etat". "Ces changements vont faire faire quelques économies aux collectivités locales, mais sans de sérieuses réductions dans les coûts en pleine expansion de la masse salariale, nous ne pensons pas que les économies seront substantielles", précise l'analyste Daniel Marty.
On est donc très loin des 12 à 25 milliards par an annoncés il y a quelques jours pour défendre cette réorganisation. Pour enfoncer le clou, Thierry Mandon, le nouveau Secrétaire d'Etat chargé de la Réforme de l'Etat et à la Simplification a reconnu sur RMC/BFMTV hier que, si ce chantier était "vital" pour le pays, il y aurait "sur la distance, évidemment" des suppressions de postes dans les collectivités territoriales.
Il n'en fallait pas plus pour à nouveau faire réagir la twittosphère. "Y'avait de l'idée...Mais quand on est mauvais...", a écrit PoussiG pendant que de son côté, Fred constatait : "Moody's annonce ce que tout le monde sait: la réforme territoriale ne peut pas générer d'économies. La France est condamnée au matraquage fiscal". Mais si 54% des français se disent contre la réforme selon un récent sondage Ifop, ils sont quand même nombreux à la défendre. "De quoi je me mêle !", lance le maire Roger Rey. "Moody's est toujours très loin de réalité. Une collectivité territoriale qui génère des économies, ça ne s’est jamais vu et ça ne se fera jamais", pouvait-on lire dans certains commentaires. "Vu le personnage (Daniel Marty) ultralibéral qui s'est toujours trompé, on peut rouler tranquille !", estimait aussi un certain gehoparis sur Francetvinfo.
Comme à chaque fois, certains n'ont pas manqué d'humour. Comme Livy Etoile : "La réforme sur les régions déplaît. Et oui. Pensez aux Miss et aux possesseurs de magnets dans les cordons bleus". Et quand on parle Miss, une personnalité n'est jamais bien loin : Geneviève de Fontenay. Dire qu'elle n'apprécie pas la réforme est un euphémisme. La célèbre dame au chapeau a signé hier une tribune dans le Huffington Post. Avec le titre "Au secours citoyennes, citoyens: sauvons nos provinces !", le ton est donné. Geneviève de Fontenay y plaide pour la survie son élection dans des petites communes "qui reflètent ce qu'elles représentent : leur folklore, leurs traditions, leurs terroirs". "Comment peut-on avoir envie de supprimer tout cela !", s'indigne-t-elle, "tout cela élaboré, discuté et décidé par le Président avec l'envoi de la dépêche à l'AFP un soir à 20h37 ! "J'ai décidé", Amen !".
Pour le secrétaire d'Etat à la réforme territoriale André Vallini, il n'y a justement pas eu de consultation pour préparer le découpage des régions parce que "l'année 2014 n'y aurait pas suffi". Peut-être aurait-il alors fallu faire appel à la technologie ? "Un ordinateur aurait-il fait mieux qu'Hollande ?" s'est ainsi interrogé l'hebdomadaire Marianne, présentant dans un article le Regionator 3000, outil développé par Data publica et qui permet de "générer une carte selon le nombre de régions souhaitées", en se basant sur la mobilité entre les départements. "Le résultat n'est pas plus consternant que le tracé décidé par François Hollande", conclut le magazine.
Et si cela avait été aussi simple ?