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Syrie : y aller ou pas ?

Les regards de la scène internationale sont braqués sur la Syrie avec cette question qui reste en suspens : les gouvernements alliés vont-ils intervenir contre le régime de Bachar el-Assad ?

Demain, une session extraordinaire va s'ouvrir à l'Assemblée Nationale pour débattre d'une éventuelle intervention française en Syrie. Mais il n'y aura pas de vote à l'issue de la discussion a déjà prévenu Jean-Marc Ayrault lundi soir, lors de son intervention depuis Matignon où il avait organisé un peu plus tôt une réunion avec les chefs des groupes parlementaires. Car la pression est forte autour de l'exécutif. Encore plus forte depuis que François Hollande est isolé, "piégé" ou "bloqué", voire "cocu magnifique" selon la presse, dans l'attente de la décision du Congrès américain désormais souhaitée par Obama. "La France est déterminée mais n'ira pas seule", a encore affirmé le Premier ministre.

Et même si le gouvernement a dévoilé sur internet des documents qui prouveraient l'attaque chimique du 21 août, une note déclassifiée et des vidéos, le scepticisme demeure au sein de la classe politique. L'opposition, dans son rôle, s'est emparée du dossier. "Ne rien faire ce serait le déshonneur des démocraties et la complicité avec le massacre qui se perpétue en Syrie", a martelé Alain Juppé. Pour Jean-François Copé, "c'est au président seul de décider", sans "tomber dans le syndrome irakien avec le risque d'une manipulation" a-t-il affirmé dans le journal Le Monde. Mais selon le président de l'UMP, qui demande d'attendre les conclusions des inspecteurs de l'ONU, un vote du Parlement n'est pas nécessaire. Ce que demandent à l'inverse d'autres comme Christian Jacob, Nathalie Kosciusko-Morizet ou François Baroin. L'UDI Jean-Louis Borloo s'est également prononcé en faveur d'une consultation des parlementaires, comme François Bayrou. "Vous engagez la France dans une voie périlleuse", indique ainsi le président du MoDem dans une lettre ouverte adressée à François Hollande.

Les réseaux sociaux aussi sont divisés. Sur Twitter, les messages avec le hastag Syrie affluent chaque seconde. Quand Leonie Genevieve écrit "Vous attendez quoi pour bouger ????? Il faut que Assad tue 100.000 personnes de plus ??", Agnès Edouard s'inquiète d'un "La Syrie souffre d un islam intégriste et malveillant pour la population. Si on intervient la Syrie deviendra islamique comme les autres :( "

Leopold Disly s'interroge aussi : "Donc en 2003, sans preuves les occidentaux attaquent l'Irak...2013 avec des preuves on attaque pas la Syrie. On se fout de notre gueule non ?" pendant que l'historien Eric Anceau commente l'attitude de l'opposition d'un "On a vraiment le sentiment en écoutant Copé que l'UMP n'est contre l'intervention en Syrie que parce que les Français y sont majoritairement hostiles".

Le député socialiste Alexis Bachelay résume assez l'opinion de la majorité : "Etre contre la guerre, mais aussi contre les dictateurs qui massacrent leur peuple, contre l'usage des armes chimiques. Dilemme". Sur Twitter encore, la journaliste Camille Langlade assure que le président de la République aurait déclaré à un proche "Il y aura un vote quand on sera sûr de le gagner".

Pendant ce temps, Bachar al-Assad a prévenu. "Dans la mesure où la politique de l'État français est hostile au peuple syrien, cet État sera son ennemi", a ainsi mis en garde le président syrien dans une interview au Figaro. Tactique d'intimidation ou menaces qui seront prises au sérieux par l'Elysée où la décision semble prise ?

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