A Noël, une crèche trop catholique ?

Alors comme ça, une crèche, cela fait trop religieux pour les fêtes de fin d'année. Plutôt que d'y voir, même pour les non catholiques, une histoire à raconter en cette période si spéciale, certains y voient plutôt le spectre d'une invasion de la religion dans la sphère publique. Les défenseurs de l'ultra laïcité, brandissant l'article 28 de la loi de 1905, sont-ils tombés sur la tête ? On ne nous l'avait pas encore faite celle là.

Certes la France doit être laïque, le service public neutre, mais pas stupide. S'il faut en passer par là pour ne pas vexer certaines susceptibilités, nous n'en sommes qu'au début. Respectons déjà les lois les plus élémentaires sur les signes religieux avant de nous attaquer à ce qui est entré dans le traditionnel plutôt que de ne représenter que le spirituel. Combien de crèches installées ces derniers jours sans que ce soit un fait religieux, mais plutôt une habitude liée à Noël dans un pays d'origine judéo-chrétienne ? Si l'on suit aussi la logique appliquée, dans certaines stations de sport d'hiver, finies les crèches vivantes organisées par les municipalités, qui donnaient un air de magie aux villages ? Et nous allons finir aussi par y laisser les 25 décembre et 15 août ? Pas sûr que tout le monde applaudisse dans ce cas et veuille s'y plier.

Il faudrait donc réserver les crèches à la confidentialité des foyers, aux écoles privées et aux églises. On aura donc retenu la leçon : cache ta crèche ! Dommage. Car certaines sont magnifiques, les plus athées d'entre nous peuvent le reconnaître. Et pour ceux qui n'y voient qu'un symbole religieux, cela ne pourrait-il pas aussi montrer la pluralité de la France, tant que l'on fait également une place aux autres traditions ?

D'ailleurs, poussons l'ironie jusqu'au bout, des question se posent : les étoiles en haut du sapin, on en fait quoi ? Et puis tant que nous y sommes, devra-t-on aussi débaptiser dans un futur proche les villes comme Saint-Malo ou Saint-Quentin ?