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Alstom : General Electric ou Siemens ?

La division énergie d'Alstom est à vendre. Sur le rang des repreneurs, deux groupes s’affrontent : l’américain General Electric et l’allemand Siemens. Mais voilà qu’un arbitre de dernière minute a décidé de s’en mêler… L’Etat français !

Alstom a décidé de se séparer de sa division énergie. L’américain General Electric et l’allemand Siemens sont intéressés.

GE a d’ores et déjà fait une offre ferme de plus de 10 milliards d'euros et a promis de faire de la France le siège mondial de ses éoliennes en mer. L’américain compte encore relocaliser dans l'Hexagone certaines de ses activités énergie disséminées en Europe. Les négociations étaient alors jusque-là secrètes. Mais Siemens est venu jouer les trouble-fête. Le groupe allemand, qui n’a pas eu accès à l’ensemble des informations, n’a pas encore déposé d’offre ferme. Mais d’après l’AFP, qui a pu consulter la proposition préliminaire, Siemens proposerait à Alstom de lui racheter ses activités énergie et de lui céder une partie de ses activités ferroviaires.

Après l’arrivée dans la course de Siemens, un autre acteur s’est invité à la table des négociations : l’Etat français ! D’après le Wall Street Journal, le PDG d'Alstom, Patrick Kron s'apprêtait à conclure un accord avec General Electric. Mais il aurait reçu un message urgent en provenance de Bercy le sommant de venir s’expliquer au ministère de l’Economie. Une intrusion mal comprise outre Outre-Atlantique. Le magazine Forbes a même écrit : "la France est notoirement connue pour être un pays retors envers les acheteurs étrangers". Le Wall Street Journal a, quant à lui, parlé d’un "retour à la France de l'après-guerre".

Hier, Arnaud Montebourg a refusé "le fait accompli", et le fait qu’Alstom décide "de vendre 75% d’un fleuron national dans le dos de ses salariés, dans le dos du gouvernement, dans le dos de la plupart de ses administrateurs et de ses cadres dirigeants". Après Arnaud Montebourg, c’est le président de la République François Hollande qui est monté au créneau. Il a reçu tour à tour les patrons de General Electric et Siemens. Le PDG du groupe américain, Jeffrey Immelt, s’est entretenu avec le chef de l’Etat pendant une heure. A sa sortie, il a évoqué "un dialogue ouvert, amical et constructif". L’Allemagne, elle, plaide bien évidemment en faveur d’un rapprochement Alstom/Siemens qui constituerait une "grande chance et un gros potentiel" pour le couple franco-allemand. Comme un écho au vœu de François Hollande qui appelait, en janvier dernier, à la création d'une "grande entreprise franco-allemande pour la transition énergétique".

Siemens doit réunir ce matin même un conseil de surveillance extraordinaire pour officialiser son offre. Alstom s’est donné jusqu’à mercredi pour étudier les deux propositions.

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