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Anorexie : l’apologie bientôt un délit et les mannequins trop maigres au chômage ?

Le député PS Olivier Véran a déposé deux amendements au projet de loi Santé de Marisol Touraine pour lutter contre "l'apologie de l'anorexie" et faire disparaitre les mannequins trop maigres des podiums et des magazines. Belle initiative ou diabolisation des malades ?

L’info. Olivier Véran, député PS de l’Isère et neurologue au CHU de Grenoble, a déposé hier deux amendements au projet de loi Santé de Marisol Touraine. Le premier vise à interdire aux agences de mannequinat le recours à des modèles diagnostiqués en état de dénutrition. Pour se faire, l’élu propose de modifier le code du travail afin que chaque mannequin soit obligé de produire un certificat médical prouvant que son IMC (Indice de masse corporelle) est supérieur à une valeur donnée. Si rien n’est encore acté, une agence faisant travailler un mannequin "trop maigre" pourrait s’exposer à une peine de six mois d'emprisonnement et à 75.000 euros d'amende. Le deuxième amendement vise à introduire un "délit de valorisation de maigreur excessive" permettant de faire interdire les sites internet qui font "l’apologie de l’anorexie". Sont concernés ceux qui parlent du fameux "thigh-gap" (l’écart suffisant qu’il faut pour que les cuisses ne se touchent pas), et les sites ou blogs "pro-ana" (pro-anorexique).

Les chiffres. Selon le député Olivier Véran, entre 30.000 et 40.000 personnes souffrent d’anorexie mentale en France, et dans 90% des cas, ce sont des adolescents.

Les réactions. Les amendements du député Olivier Véran ont reçu le soutien de la ministre de la Santé Marisol Touraine. Interrogée sur BFMTV, elle a déclaré : "Je trouve que quand on est mannequin on doit s'alimenter et prendre soin de sa santé. C'est un message important en direction des jeunes femmes, des jeunes filles qui voient en ces mannequins des modèles esthétiques". La ministre a affirmé qu’elle comptait soutenir cette initiative même si elle n'avait pas encore pris connaissance des textes. De son côté, le principal syndicat des agences de mannequins, le Synam, s’est dit "extrêmement surpris de n'avoir jamais été consulté". Il estime que sanctionner les agences "est une approche sélective qui ignore les réalités tant juridiques qu'économiques du monde de la mode", et insiste sur le fait que "les agences de mannequins françaises sont en permanence en concurrence avec leurs homologues européens".

Vu de Twitter. Le débat autour de l’anorexie est particulièrement houleux sur la toile, et les mots employés sont souvent très durs. Il a d’abord ceux qui se réjouissent de l’initiative du député Olivier Véran comme Pauloche qui a écrit sur Twitter : "merci @olivierveran pour ce texte contre l'anorexie et l'image véhiculée par les mannequins ! Non, la beauté n'est pas d'être très maigre" ! Il y a également ceux qui rappelle d’où vient le mal comme Agnès : "Et le pire c'est que les maisons de couture imposent ce dictat de l'anorexie alors que des jeunes filles en souffrent". La souffrance. La maladie. C’est d’ailleurs là que le bât blesse pour beaucoup. Nombreux sont les internautes à monter au créneau pour dénoncer ces amendements. C’est le cas de Jean Saurien qui a tweeté : "Loi anti-anorexie ? Oui, faisons des lois qui interdisent d'être malade. Idée du siècle". Ou de Un Druide : "Interdire un métier à des malades c’est dégueulasse non ? L’anorexie est une maladie, Véran veut les interdire de défilés. Mouais".

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