C'est quoi une ZAD ?

Avec Notre-Dame-des-Landes, difficile d'être passé à côté de ce terme "Z.A.D.". Mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, cela ne veut pas dire "Zone A Défendre". Du moins pas au départ. En juillet 1962, une loi instaure ainsi le principe des "Zones d'Aménagement Différé", qui confère un droit de préemption de certains terrains et biens immobiliers aux collectivités publiques, en vue de projets d'urbanisme. L'objectif était ainsi d'éviter la spéculation et une flambée des enchères pour leurs acquisitions.

Mais progressivement, l'acronyme "ZAD" a été détourné par des opposants à certains projets qu'ils jugent nuisibles, la plupart du temps pour l'environnement. La contestation, menée par des militants et leurs soutiens, s'organise ainsi sur place au sein d'une..."Zone A Défendre", avec ses occupants les "zadistes". Barrage de Sivens, ferme des 1000 vaches dans la Somme, Center Parcs de Roybon, projet d'enfouissement des déchets nucléaires de Bure... A Notre-Dame-des-Landes par exemple, la ZAD faisait pas moins de 1650 hectares, organisés comme une espèce de micro-société alternative, pour "profiter d’espaces laissés à l’abandon pour apprendre à vivre ensemble, à cultiver la terre, à être plus autonomes vis à vis du système capitaliste" explique leur site internet.

Pour l'anecdote, le terme "zadiste" est entré dans le dictionnaire en 2015. Et ne demandez pas à l'un d'entre eux son prénom. Dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes par exemple, tous s'appelaient "Camille", pour rester anonymes, neutres et ainsi ne pas personnifier leur lutte.