Retrouvez Weekly sur Facebook

Ça parle

Cahuzac : il va revenir, mais quand ?

Alors que s’ouvre aujourd’hui la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Cahuzac, l’ex ministre du Budget n’en finit pas d’alimenter les rumeurs. Elections, indemnités, compte Twitter réactivé… Jérôme Cahuzac peut-il revenir ?

Aujourd’hui, un nouveau volet de l’affaire Cahuzac s’ouvre : la commission d’enquête parlementaire commence ses auditions. Au programme de cette première journée, les journalistes de Mediapart. L’ex ministre du Budget sera lui aussi entendu, mais la date n’est pas encore arrêtée. Au total, une vingtaine de personnalités va être entendue par cette commission. Les auditions seront retransmises en direct sur le site Internet de l’Assemblée nationale. Le but ? Identifier des dysfonctionnements au sommet de l’Etat. Autrement dit, déterminer si l’exécutif était au courant du désormais célèbre compte en Suisse de Jérôme Cahuzac.

Et démêler le vrai du faux ne va pas être une mince affaire, tant les mensonges et les revirements ont été légion dans ce feuilleton politico-judiciaire ! Rappelez-vous… En décembre dernier, Jérôme Cahuzac affirmait haut et fort devant ses collègues députés : "Je n'ai pas, je n'ai jamais eu de compte à l'étranger. Ni maintenant ni avant". La suite on la connait.

Seule inconnue : l’avenir de l’ancien ministre. Si l’ensemble de la classe politique semble unanime, le principal intéressé, lui, n’est pas encore décidé à prendre sa retraite. Chassez-le par la porte, il rentrera par la fenêtre ! A peine démissionnaire de son siège de député, Jérôme Cahuzac a laissé le doute s’installer, la semaine dernière, quant à sa possible participation à l’élection à sa propre succession à la législative partielle de la troisième circonscription du Lot. Il aurait même loué un local de campagne et commandé un sondage pour compter ses soutiens. Il a également pris un bain de foule au marché. Ce qui a agacé la sphère Twitter, comme l’écrivait Tanguy Pastureau : "Hier, Jérôme Cahuzac a fait son marché. Fidèle à ses habitudes, il a pris 600 patates". Ou Bruno Masure : "#Cahuzac envisage de se représenter. Pourquoi se gêner = Cf. Gaston Flosse le super pourri réélu en Polynésie". Mais devant la levée de boucliers de ses adversaires, comme de ses amis, l’ex ministre a tout de même fait machine arrière. Il l’a annoncé ce week-end, il ne se présentera pas. Ouf, l’honneur est sauf… Pas sûr !

Jeudi dernier, RMC révélait que Jérôme Cahuzac percevait toujours ses indemnités de ministre. Une information que le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, a confirmée sur RTL, dès le lendemain. Ainsi, contrairement à ce que lui avait demandé Jean-Marc Ayrault, l'ex-ministre du Budget "a choisi" de continuer à toucher 9.443 euros bruts par mois. Ce que, d’après la loi, il est en droit de faire pendant les six mois qui suivent sa démission. Question moralité on repassera.

Nouvelle surprise. Le compte Twitter de Jérôme Cahuzac, fermé depuis avril, a été réactivité. On peut y lire quatre messages. "Je ne serai pas candidat. J'espère que chacun comprendra et respectera ce choix douloureux qui me fut bien difficile à faire". "Sachez que j'ai fait procéder au rapatriement des montants litigieux. Ils sont en France à la disposition de la justice. Je paierai ma dette". "Et je ferai don du reliquat, s'il existe, à des œuvres caritatives de l'arrondissement de Villeneuve". Le dernier contient un lien vers son interview accordée à La Dépêche. Pourtant, ces Tweets ne sont pas signés Jérôme Cahuzac. Son compte serait donc un fake, réactivité à l'insu de l'intéressé qui a raconté à La Dépêche ne pas en être le propriétaire. Et visiblement, personne ne sait qui en est l’auteur ! Selon les conditions d'utilisation de site de micro-blogging, un compte désactivé peut renaitre dans les trente jours. Passé ce délai, n’importe qui peut reprendre le nom d’utilisateur. Une nouvelle chasse à l’homme… ou à la vérité est donc ouverte !

Enfin, s’il a finalement décidé de renoncer à reconquérir son siège de député, Jérôme Cahuzac ne tire pas un trait sur sa carrière politique. Il a d’ailleurs lâché à La Dépêche : "je reviendrai". Et le plus vraisemblable est qu’il tente de se présenter aux prochaines élections municipales de 2014. Ce qui lui laisserait quelques mois pour se faire oublier. Si ce scénario devenait réalité, les yeux devraient, une nouvelle fois, être braqués sur la petite ville de Villeneuve-sur-Lot… Et s’il venait à gagner, qui pourrait alors contester le suffrage universel ?

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


Suivez-nous

Les auteurs

";