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Cinéma : Le Chant du Loup, de Antonin Baudry
Le cinéma français nous emmène cette semaine dans un territoire inédit : sous la mer. Le Chant du Loup se révèle être un long métrage de sous-marin audacieux, créatif et addictif.
© Julien Panié
Un film de sous-marin français ? Vous en rêviez ? Antonin Baudry l’a fait. Le scénariste de Quai d’Orsay, qui passe pour la première fois derrière la caméra, signe sans aucun doute le projet français le plus ambitieux de ces dernières années. Palpitant, thématiquement inspiré, porté par un casting quatre étoiles… le Chant du Loup apparaît comme le film incontournable de ce début d’année.
Palpitation. Comment capter dès le départ l’attention du spectateur ? A cette question que tout bon scénariste s’est un jour posé, Antonin Baudry apporte une parfaite réponse dans une séquence introductive captivante. Les enjeux sont clairs instantanément. La tension est palpable. Et l’action finit même par prendre des atours spectaculaires. Ce prélude d’une efficacité hollywoodienne annonce le suspense à venir
Faille militaire. Pour bâtir son scénario, Antonin Baudry s’inspire comme dans Quai D’Orsay de son passé dans les coulisses du pouvoir, à savoir d’une faille du système de commandement militaire français. Une défaillance bien réelle qui fait froid dans le dos et dont il exploite les conséquences avec un talent de métronome. Cette mécanique ultra huilée apparaît par moment comme un peu trop visible à l’écran, notamment quand il introduit de manière un peu artificielle le personnage de Paula Beer. Mais difficile de ne pas se laisser porter par le plaisir de l’intrigue. Surtout que les comédiens de Mathieu Kassovitz à Reda Kateb en passant par Omar Sy et la jeune valeur montante François Civil impressionnent la pellicule.
Etude sonore. Mais la plus grande réussite du Chant du Loup est ailleurs. Elle repose sur sa thématique principale : le son. Adrien Baudry la décline dans tous les rouages de son histoire. C’est à la fois l’élément qui permet de résoudre l’intrigue du film, mais aussi la faille et la force de son personnage principal. Enfin, le son tient une place unique dans la mise en scène. Baudry et son ingénieur son font preuve d’une vraie ingéniosité dans ce domaine insufflant une personnalité unique à ce très joli Chant du loup.