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Egypte : sept à dix ans de prison pour les journalistes d'Al-Jazeera

#FreeAJStaff et #journalismisnotacrime. Deux hashtags pour dénoncer la décision de la justice égyptienne qui vient de condamner trois journalistes d'Al-Jazeera à des peines de prison ferme allant de sept à dix ans. Les internautes s’enflamment. Les pays occidentaux font preuve de mansuétude.

Un tribunal du Caire a condamné, hier, trois journalistes de la chaîne qatarie Al-Jazeera à des peines de sept à dix ans de prison. Peter Greste, journaliste Australien. Mohamed Fadel Fahmy, chef du bureau de la chaîne en Egypte. Baher Mohamed, journaliste égyptien. Une dizaine d’autres accusés, dont trois journalistes étrangers jugés par contumace, ont été condamnés à dix ans de prison.

Mais que leur reproche-t-on réellement? Le tribunal les a accusés de soutenir les Frères musulmans du président déchu Mohamed Morsi. Dans les faits, ces journalistes ont couvert les manifestations et interviewés des sympathisants du mouvement. Mais ils ont agi sans accréditation, pourtant obligatoire. Condamnés pour soutien aux islamistes, les journalistes auraient diffusé "de fausses informations" et dépeint l’Égypte comme un pays en proie à la guerre civile.

Dans un communiqué, la chaîne Al-Jazeera a parlé d’un verdict "défiant la logique, le bon sens et tout semblant de justice". L’Australie s’est dite "consternée" et "choquée". L’ambassadeur britannique en Egypte a, quant à lui, fait part de sa déception, rappelant que "la liberté d'expression est fondamentale en démocratie". La France s'est dite "préoccupée". Les Etats-Unis ont qualifié le verdict "d'effrayant", mais John Kerry en visite au Caire la veille du verdict a tout de même annoncé le déblocage d'une aide militaire !

Heureusement, personnalités et anonymes se mobilisent sur la toile. Les hashtags #journalismisnotacrime (le journalisme n’est pas un crime) et #FreeAJStaff (libérez les journalistes d’Al-Jazeera) ont fleuri sur Twitter. Amnesty International a lancé une pétition en ligne. De l’autre côté de l’Atlantique, un élu canadien, Marc Garneau a twitté : "Outré par le verdict contre journaliste canadien Fahmi. Presse et système judiciaire indépendants essentiels à la démocratie en Égypte". En France, Valérie Fourniou a posté, comme de nombreux internautes, un message de soutien : "Être reporter est un crime en #Egypt #LiberteDeLaPresse. L'information est un droit, protégeons les messagers Soutien #FreeAJStaff". Et cette semaine, le mot de la fin sera pour Alexandre Habay : "Heureusement, Sissi a sauvé l'Egypte des Frères musulmans qui menaçaient la liberté d'expression #FreeAJStaff". Depuis un an, plus de soixante journalistes ont été arrêtés en Egypte.

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