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Emmanuel Macron : ministre des boulettes ou pantin de l’exécutif ?
Emmanuel Macron a une nouvelle fois provoqué la colère de son propre camp en s’en prenant, cette fois-ci, au statut des fonctionnaires. Dérapage. Recadrage. Le ministre de l'Économie a été désavoué par François Hollande et Manuel Valls, tout en gardant le "soutien" du couple exécutif. Alors nouvelle "macronerie" ou coup calculé au plus haut sommet de l’État ?
Flickr/CC/OFFICIAL LEWEB PHOTOS/2014
L’info. Le ministre de l’Économie Emmanuel Macron a, une nouvelle fois, fait le buzz en s’en prenant au statut de la fonction publique qui, pour lui, n’est "plus adaptée au monde tel qu'il va" et n’est "plus justifiable". Des propos qui ont été tenus en "off" et qui n'auraient pas dû être rendus publics. Mais les deux journalistes de Challenges présents en ont décidé autrement. Emmanuel Macron a ensuite tenté de minimiser sa déclaration en expliquant à l'AFP qu’il n’avait "à aucun moment parlé d'une réforme du statut de la fonction publique" et que "les propos partiels rapportés donnent une vision déformée de (sa) pensée". Trop tard. La polémique était lancée. Les propos d’Emmanuel Macron passent mal et mettent le gouvernement dans l’embarras. François Hollande et Manuel Valls se sont bien sûr désolidarisés des propos de leur ministre de l’Économie.
Les réactions. Les fédérations publiques CFE-CGC ont qualifié les propos d’Emmanuel Macron "d’indignes d’un ministre" estimant qu’il s’agissait là d’une "provocation gratuite". De son côté, Gérard Filoche, membre de l'aile gauche du PS, a déclaré : "Cet Ovni fou veut aussi détruire le statut de la fonction publique". Très concernée par la question, la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, a elle invité sur Europe 1 le ministre de l’Économie à "parler le moins possible". À droite, on s’amuse. Hier, le porte-parole des Républicains, Sébastien Huyghe, a invité Emmanuel Macron à "prendre sa carte chez Les Républicains" et s’est demandé si la prochaine fois le ministre de l’Économie comptait s’en prendre à l’ISF.
Le passif. Emmanuel Macron n’en est pas à sa première sortie de route. Cet été, il rangeait la réduction du temps de travail au rang des "fausses idées". En début d’année, il souhaitait voir les jeunes Français "rêver de devenir milliardaires". Il avait également remis en cause l'assurance chômage. L’année dernière, il avait qualifié les salariées de l'abattoir Gad "d’illettrées".
La question ? Emmanuel Macron est-il vraiment une brebis galeuse au sein du gouvernement ? Son prédécesseur, Arnaud Montebourg, ruait lui aussi régulièrement dans les brancards, mais il n’a pas eu la clémence que l’exécutif concède à son actuel ministre de l’Économie. Alors certains s’interrogent. Le couple Hollande/Valls ne se servirait-il pas d’Emmanuel Macron pour préparer les Français en vue d’une réforme à venir ? À surveiller…
Vu de Twitter. Les internautes s’interrogent eux aussi.
À moins que la vraie question soit ailleurs…