"Fillon, il nous l'a fait à la Trump"

Au siège de la Haute Autorité, il y a eu comme un effet Trump ce dimanche soir. Là où de nombreux journalistes attendaient avec impatience le dévoilement des résultats, les premiers sms arrivaient sur les téléphones portables et laissaient déjà deviner que le tiercé gagnant n'allait pas être celui sur lequel tout le monde avait misé.

"François Fillon pas possible, il nous l'a fait à la Trump !", lançait quelqu'un dans la salle, quelques minutes avant la confirmation officielle qui a aussi suscité quelques exclamations de surprise.

Tiens, tiens, comme une impression de déjà vu ? D'un nouveau plantage en règle alors que les spécialistes annonçaient depuis des semaines, si ce n'est des mois, que le duel serait sans aucun doute Alain Juppé vs Nicolas Sarkozy ? On avait tout de même senti le vent légèrement tourner ces derniers jours, avec l'hypothèse Fillon qui se faisait dans les discours de plus en plus crédible.

Et oui, comme aux Etats-Unis, les instituts ne maîtrisent pas tout. Et les sondages ne sont que ça, des sondages. Des estimations qui finissent même certainement par parfois fausser la donne. Car combien ne se sont pas déplacés en se disant que tout était joué d'avance ? Et à l'inverse, combien se sont dit cette semaine que tout était possible pour leur candidat et ont donc décidé d'aller voter ?

François Fillon n'est pas le troisième homme, tapi dans l'ombre. Il est ce matin le premier, en bonne place pour devenir le candidat de la droite et du centre à la présidentielle et peut-être même entrer à l'Elysée en mai prochain. "Mon projet déclenchera une nouvelle espérance", a-t-il affirmé hier soir. "Ce premier tour a été digne et responsable".

Mais la bataille entre nos deux ex Premiers ministres risque d'être rude dans la dernière ligne droite. La mobilisation va certainement évoluer également -tout le monde pouvant participer-, n'oublions pas cette donnée. Tout est incertain, quoi que diront les experts. Ce premier tour vient encore de nous le prouver.