L'essentiel de l'actualité internationale du 2 au 8 avril 2016

Depuis dimanche, les révélations se succèdent dans l'affaire des "Panama Papers". Une centaine de médias internationaux ont en effet révélé un véritable scandale d'évasion fiscale, concernant des personnes dans le monde entier. Douze chefs d'Etat dont les présidents ukrainien et argentin, le roi d'Arabie Saoudite sont directement mentionnés dans les millions de données transmises par un indicateur, archives du cabinet panaméen Mossack-Fonseca qui a organisé tout un système de sociétés offshore domiciliées dans des paradis fiscaux. Le premier ministre islandais, cité lui aussi, a fini par démissionner. Des proches des présidents russe Vladimir Poutine, chinois Xi Jinping, syrien Bachar al-Assad ou du roi marocain Mohammed VI, apparaissent également, tout comme ceux de sportifs célèbres comme Lionel Messi. Le Kremlin a évoqué des "falsifications" destinées à nuire.

Surprise aussi ce jeudi : alors que jusqu'ici c'était son père qui était cité, le Premier ministre britannique David Cameron a reconnu qu'il possédait des parts dans le fonds offshore de ce dernier. Mais il assure avoir tout revendu avant d'accéder au 10 Downing Street.

Suite à toutes ces informations qui ébranlent bon nombre de pays, les réactions ont été nombreuses. Le G20 a prévu de se réunir dès la semaine prochaine pour évoquer la situation. L'OCDE devrait faire de même et le sujet est prévu à l'ordre du jour de la réunion des ministres des finances de l'UE à la fin du mois. Barack Obama a dénoncé "un énorme problème" et réclamé un renforcement de la coopération régionale, de même qu'un durcissement des législations en vigueur.

Le cabinet Mossack-Fonseca, au cœur du scandale, a affirmé avoir été victime d'un piratage opéré depuis des serveurs étrangers. Une plainte a été déposée.

En Belgique, douze jours après les attentats, l'aéroport de Bruxelles-Zaventem a partiellement rouvert dimanche. Trois vols sont partis dans la journée, à destination du Portugal, de l'Italie et de la Grèce. Trois avions ont également atterri. Dès le lendemain, le trafic a augmenté.

L'enquête sur les attaques qui ont fait 35 morts se poursuit. L'homme au chapeau, vu sur les vidéos de surveillance de l'aéroport est toujours introuvable. De nouvelles images de son parcours le jour des attentats ont été dévoilées. Un nouvel avis de recherche a été lancé.

Autres éléments. Selon un journal autrichien, l'un des auteurs, Najim Laachraoui avait travaillé pour le Parlement européen. Le testament retrouvé d'un des kamikazes, Ibrahim El Bakraoui, a aussi laissé entendre que ce dernier prévoyait de faire évader Mohamed Bakkali, un Bruxellois de 28 ans, arrêté en novembre dans le cadre des attentats de Paris. Un projet raté qui montre encore le lien entre les deux attaques.

Le Premier ministre Charles Michel a reconnu "indiscutablement un échec", en réponse aux accusations de laxisme des autorités. "Mais je ne peux pas accepter l'idée qu'il y aurait un Etat défaillant", a-t-il souligné.

En Allemagne, deux hommes soupçonnés de préparer "un acte de violence grave" ont été arrêtés jeudi en Bavière. En lien avec des gens qui figurent sur des listes de l'EI, les suspects ne représentaient tout de même pas une menace concrète selon les autorités.

En Syrie, c'est un véritable charnier qui a été découvert à Palmyre, reprise à l'EI par l'armée. Les corps d'une quarantaine de personnes, dont la majorité de civils, ont ainsi été retrouvés dans la cité antique. Jeudi, on a également appris l'enlèvement de 300 ouvriers d'une cimenterie de Damas.

L'EI a cependant subi un revers dans la province d'Alep, où des factions rebelles sont parvenues à reprendre le contrôle du nord-est d'Al Raï, principal passage de Daech vers la Turquie.

Alors que trois attentats suicides ont fait une dizaine de morts cette semaine en Irak, l'incertitude règne sur la libération de 1500 prisonniers détenus par l'Etat Islamique. Annoncée par des militaires, elle a été démenti dans la foulée par des responsables irakiens. Sur le terrain, l'armée lutte pour reprendre les villes de Hit et Fallouja à l'EI.

Toujours en Irak, la coalition internationale a bombardé l'ancien consulat turc de Mossoul, devenu un repère de l'EI, lundi. Une offensive est en cours depuis fin mars pour reprendre la ville aux mains des djihadistes.

En Libye, le gouvernement d'union nationale a officiellement pris le pouvoir, cédé par les autorités non reconnues de Tripoli. C'est la concrétisation de l'accord signé fin décembre au Maroc, sous l'égide des Nations Unies.

Au Nigeria, l'armée a annoncé l'arrestation du chef du groupe islamiste Ansaru, Khalid al-Barnawi, vendredi dans le centre du pays. Ansaru, dissident de Boko Haram, est lié à Aqmi. L'homme était inscrit depuis 2012 sur la liste des terroristes internationaux les plus recherchés par le Département d'Etat américain.

Violences au Congo-Brazzaville, deux semaines après la réélection de Denis Sassou-Nguesso. Au moins 17 personnes ont été tuées dans des affrontements lundi. Les autorités ont accusé un ancien chef de milice, Frédéric Bintsamou, d'être le principal responsable de ces troubles. Ses soutiens demandent une enquête parlementaire.

Jacob Zuma a évité de peu la destitution, mardi. Le président d'Afrique du Sud, reconnu coupable de violation de la Constitution, a vu la motion de censure à son encontre rejetée par l'Assemblée nationale. Il est reproché à Jacob Zuma d'avoir utilisé de l'argent public pour rénover sa résidence privée et d'avoir refusé de rembourser. Denis Goldberg, un proche de Nelson Mandela et membre historique de l'ANC, lui a demandé de démissionner ou de reprendre rapidement les choses en main.

Au Proche-Orient, la tension ne retombe pas. Un soldat israélien pourrait être poursuivi pour homicide suite à la mort d'un palestinien qui tentait d'attaquer des militaires au couteau, à Hébron. Selon les résultats de l'autopsie dévoilés dimanche, l'assaillant aurait été achevé d'une balle dans la tête alors qu'il était à terre, ce que montre une vidéo

Comme prévu dans l'accord entre l'UE et Istanbul, 202 migrants irrégulièrement arrivés en Grèce ont été ramenés en Turquie, lundi. Dans l'autre sens, 74 syriens sont arrivés en Allemagne, en Finlande et aux Pays-Bas dans la semaine. Le prochain transfert devrait avoir lieu aujourd'hui. Ils seraient 6000 migrants à être entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars dernier. Jeudi, le président Erdogan a cependant averti que si l'Union européenne ne respectait pas ses promesses, la Turquie ne remplirait pas non plus sa part du marché.

Selon Amnesty International, le nombre d'exécutions a augmenté de plus de 50% en 2015, établissant un record historique depuis 1989. 1634 personnes ont subi la peine capitale. 90% de ces exécutions se sont déroulées en Iran, au Pakistan et en Arabie Saoudite. La Chine n'a pas communiqué de chiffres.

La frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan est le théâtre de nouveaux combats qui ont fait une quarantaine de morts depuis vendredi dernier. Un cessez-le-feu était instauré entre Bakou et Erevan depuis 1994. Plus de 200 militaires et civils ont été blessés. La communauté internationale a appelé au calme.

En Russie, la pilote militaire ukrainienne Nadia Savtchenko a décidé d'entamer une grève de la faim depuis mercredi. Elle entend faire pression sur Moscou pour obtenir un transfert en Ukraine. La jeune femme a été formellement condamné à 22 ans de prison pour complicité de meurtre de deux journalistes russes en juin 2014, mardi, par un tribunal de Donetsk.

Au Pakistan, des intempéries ont fait 55 morts depuis samedi. Des milliers de personnes sont aussi bloquées par les inondations et glissements de terrain.

Nouvelles primaires aux USA mais des résultats différents : Donald Trump a perdu le Wisconsin au profit de Ted Cruz qui remporté une large victoire. Côté démocrate aussi, Hillary Clinton a connu la défaite, Bernie Sanders étant arrivé en tête de la consultation.

Au Brésil, toujours sous la menace d'une destitution, la présidente Dilma Rousseff a proposé "un grand pacte", avec réforme politique, pour faire sortir le pays de la crise.

En Espagne, une collision entre deux véhicules a fait 7 morts samedi dernier, en Catalogne. Deux français font partie des victimes. Le conducteur d'une des voitures n'avait plus son permis. La vitesse excessive pourrait être la cause de l'accident.

La situation risque de se compliquer en Europe. Jeudi, les Pays-Bas se sont prononcés à plus de 60% contre un traité d'association entre l'UE et l'Ukraine. Les électeurs étaient consultés par référendum sur par exemple le renforcement du dialogue politique et des échanges économiques avec le pays de l'Est.

Mouvement de grève en Grèce ce jeudi. Les fonctionnaires ont observé un mouvement de 24 heures pour protester contre la réforme fiscale et celle des retraites. Ces mesures ont été imposées par les créanciers du pays.

Enfin en Pologne, des milliers de personnes ont manifesté dimanche contre le projet du gouvernement conservateur d'interdire totalement l'avortement. Actuellement, le recours à l'IVG est déjà strictement encadré dans le pays.