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Les perturbateurs endocriniens, qu'est-ce que c'est ?

Si les sénateurs ont voté le 22 février dernier une proposition de loi pour renforcer la lutte contre les perturbateurs endocriniens, la Commission européenne a de son côté renoncé à présenter un projet de régulation les concernant, faute de majorité. Benoît Hamon en a aussi fait un de ces thèmes de campagne. Mais savez-vous ce dont il s'agit ?

Selon la définition donnée en 2002 par l'Organisation Mondiale de la Santé, un perturbateur endocrinien est "une substance ou un mélange exogène, possédant des propriétés susceptibles d’induire une perturbation endocrinienne dans un organisme intact, chez ses descendants ou au sein de sous-populations".

C'est quoi ?

Plus concrètement, les perturbateurs endocriniens sont surtout des substances chimiques, d'origine naturelles ou artificielles, qui vont venir interagir négativement avec notre système hormonal. Ces mêmes hormones qui sont sécrétées par des glandes "endocrines" -d'où le terme "endocrinien"-  : on peut citer la thyroïde, l'hypophyse, les ovaires ou les testicules. Normalement, les hormones venues de ces glandes circulent dans le sang jusqu'à leurs organes dédiés. Mais ces perturbateurs, qui ont des similitudes chimiques avec ces hormones, peuvent les imiter, en modifier la production ou empêcer leur action en venant s'accrocher à leur place aux organes et donc en altérer le fonctionnement. Métabolisme, croissance, reproduction... Tout dépend du produit, de la molécule, en question.

Où en trouve-t-on ?

Les scientifiques ont commencé à évoquer les perturbateurs endocriniens dans les années 50 mais le sujet était alors plutôt confidentiel. C'est le scandale du "distilbène", l'hormone de synthèse dérivée des œstrogènes prescrit aux femmes enceintes pour éviter les fausses couches ou accouchements prématurés, qui les a fait connaître du grand public.

Voici un exemple de perturbateur endocrinien mais il y en a beaucoup d'autres, tout autour de nous, naturels ou pas. Dans l'eau et l'air, dans l'alimentation, dans les cosmétiques... Le Bisphénol A que l'on a pu retrouver dans des biberons, des canettes ou des boîtes de conserve en est un également. Comme les phtalates ou les parabens, produits chimiques détectés dans des jouets, vêtements, peintures ou produits de soins et beauté. Ou encore les pesticides comme le chlordécone, certains détergents ou désodorisants.

"L’être humain peut y être exposé lors de l’ingestion de nourriture, de poussière et d’eau ou de l’inhalation de gaz et de particules présents dans l’air, ainsi que par contact cutané", explique l'OMS.

Quelles sont les conséquences ?

Les perturbateurs endocriniens agissent souvent à faible doses sur l'organisme mais les effets peuvent se faire sentir sur le long terme avec des conséquences graves. Comme ils interfèrent avec les système hormonal et touchent les organes, ils peuvent altérer l'humeur, le sommeil, les fonctions sexuelles ou reproductrices, entraîner ainsi une infertilité, de l'obésité, des troubles neurologiques. On soupçonne aussi ces molécules de causer de plus en plus de maladies comme les cancers.

Le danger est donc réel mais encore complexe à appréhender entièrement, avec des sources d'expositions difficiles à maîtriser et qui rendent les évaluations et études très ardues. Ce qui n'empêche tout de même pas une mobilisation de plus en plus importante pour lutter contre ces perturbateurs.

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