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Macron et l’assurance-chômage : une polémique pour cacher la réforme ?

Emmanuel Macron a relancé le débat sur l'assurance-chômage, quitte à s’attirer les foudres de la gauche. Vrai couac ou polémique orchestrée de mains de maître ?

Le point de départ. Dimanche, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a donné une interview au JDD dans laquelle il a déclaré : "L’assurance chômage est déficit de 4 milliards (…). Il y a eu une réforme, elle est insuffisante. On ne pourra pas en rester là". En relançant le débat sur l'assurance-chômage, Emmanuel Macron s’est attiré les foudres d’une partie de la gauche. Il faut dire que le locataire de Bercy est allé jusqu’à brandir la possibilité que l'Etat "reprenne la main si les blocages sont trop lourds", à savoir si les partenaires sociaux ne font pas avancer les choses.

Les réactions hostiles. Le premier à apposer une fin de non-recevoir a été Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du PS a sèchement répondu : "la gauche n'a pas de tabous, mais elle a quelques totems, en particulier le fait que quand le président de la République s'exprime, les ministres appliquent". L’ancien ministre Benoît Hamon, parti dans le sillage d’Arnaud Montebourg, a quant à lui regretté que ces "initiatives prises de manière désordonnées (...) désarçonnent les partenaires sociaux". Député socialiste et frondeur de Paris, Pascal Cherki s’est emporté contre Emmanuel Macron : "Quand on est au chômage et en fin de droits, on ne voit pas la vie de la même manière que quand on est associé gérant à la Banque Rothschild". Les Verts ont, eux, joué la carte moralisateur. Jean-Vincent Placé a fait mine de s'interroger : "Est-ce qu'on peut avoir des ministres qui bossent, qui appliquent une ligne et qui s'y tiennent ? Il y a déjà assez de confusion". Quant à Cécile Duflot, elle a tweeté une photo de Bercy, avec pour légende : "Il y a donc un lieu dans ce pays où s'éteint l'inventivité et où le contraire du progrès apparaît moderne". Même l’Élysée a dû temporiser assurant qu’une possible réforme anticipée de l'assurance chômage "viendra le moment venu" mais "pas immédiatement". Et pourtant…

Une interview validée par l’Élysée. Selon les informations d’Europe 1, François Hollande était au courant des déclarations d’Emmanuel Macron avant même leur publication. L’interview aurait été relue en amont par l’Élysée. L’intérêt de toute cette mise en scène ? Préparer les Français à une réforme à laquelle ils ne pourront pas échapper.

Les réactions positives. Heureusement, Emmanuel Macron a pu compter sur le soutien de certains de ses collègues. Najat Vallaud-Belkacem a salué les propos du ministre de l’Economie : "Je trouve qu'on lui fait beaucoup de procès en sorcellerie. (...) Il ne compose pas, il parle avec clarté et il appelle un chat un chat". Ségolène Royal a elle évoqué "une petite maladresse de vocabulaire". Jean-Yves Le Drian a mis en avant un "problème de calendrier".

Vu de Twitter. Eric M. a choisi l’humour : "Si vous vous sentez mal le dimanche soir, pensez au gars qui a validé l'inscription d'Emmanuel Macron au Parti Socialiste". D’autres proposent une alternative au ministre de l’Economie comme David-Xavier Weiss : "Nous pouvons offrir une carte d'honneur de l'#UMP à @EmmanuelMacron pour son courage et ses propos sur les prestations sociales #chômage". Reste que le véritable problème est ailleurs comme le rappelle Xavier de Labarrière : "#Assurance chômage déficit de -4 Mds € #Hamon #Valls et #Macron se renvoient la balle… à défaut de savoir stimuler la création d'entreprise". A bon entendeur…

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