Retrouvez Weekly sur Facebook

Ça parle

Nice : la rue et les réseaux sociaux au secours du bijoutier

Une page Facebook qui dépasse 1,6 millions de fans. Une manifestation. Des réactions politiques… Le cas du bijoutier de Nice ne laisse personne indifférent.

Hier, une manifestation a été organisée à Nice par les commerçants de la ville afin de protester contre les violences dont ils sont victimes. A l’origine de ce mouvement, le drame qui s’est déroulé en fin de semaine dernière. Un bijoutier, Stephan Turk, a été braqué par deux jeunes qui, après l’avoir frappé à coups de pied et de poings, lui ont demandé d'ouvrir son coffre. Après avoir obtempéré, le commerçant a blessé mortellement l’un des deux malfaiteurs qui prenait la fuite en scooter. Stephan Turk a été mis en examen pour "homicide volontaire".

Les manifestants entendaient soutenir le bijoutier et ont réclamé son acquittement. Bernard Chaix, le président de l'Office du commerce et de l'artisanat de Nice, à l'initiative du mouvement, a rappelé qu’ils défilaient pour "éviter qu'un tel drame ne se reproduise" et pour que les pouvoirs publics trouvent "une solution parce que la sécurité des biens et des personnes est un droit dans la République".

Dans les rangs du cortège, on pouvait lire sur une banderole "non à la prison, oui à la légitime défense". Certains manifestants ont même scandé "pour la racaille, de la mitraille !". D’autres ont attendu d’être devant le palais de justice pour s’exprimer : "acquittez le bijoutier" et "il faut virer Taubira !".

Si le mouvement des commerçants ne voulait aucune récupération politique, c’était sans compter sur une flopée d’élus qui ont sauté sur l’occasion pour s’approprier le drame. A leur tête, Christian Estrosi, le député-maire UMP de Nice, et Eric Ciotti, député président du conseil général des Alpes-Maritimes. Le premier a martelé devant les caméras que "dans ce drame, la véritable victime c'est le bijoutier". Faisant référence à la réforme pénale en préparation, il a même ajouté qu’il y avait "forte incitation du gouvernement à la violence et à la délinquance". En revanche, aucun élu de gauche n’a fait le déplacement. Contrairement aux représentants de l'extrême droite.

Parmi les manifestants, le fils du bijoutier, Yan Turk, s'est déclaré ému par ce soutien et a affirmé qu’il fallait interpréter ce rassemblement comme "un message symbolique pour dire stop". Stop à la violence, et "au ras-le-bol de vivre dans l'insécurité".

Si la rue est venue soutenir le bijoutier hier, à Nice, les réseaux sociaux s’activent, eux, depuis vendredi dernier. La page Facebook, intitulée "Soutien au bijoutier de Nice", compte déjà plus d’1,6 million de fans. Un chiffre jamais égalé. Certains crient d’ailleurs au trucage.

Dimanche soir, le président de la République, François Hollande, a rappelé sur TF1 que "c'est à la justice de faire justice".

Du côté de la famille du braqueur tué, ces démonstrations de soutien soulèvent l’indignation. La manifestation d’hier est qualifiée "d’indécente" et la justice ne serait être "rendue sous la pression de l'opinion publique". Quand à Internet : "La justice, c'est pas Facebook, c'est pas Twitter". La sœur du braqueur souhaite que le bijoutier "aille en prison comme n'importe quel délinquant".

Reste à savoir comment la justice se dépatouillera de toute cette histoire. Certains semblent optimistes, comme Me Pierre Masquart qui explique sur Twitter que : "La justice est plutôt clémente dans les affaires impliquant la légitime défense". D’autres ont plus de doutes. C’est le cas de Samuel Lafont : "Plus de place en prison pour les criminels mais les socialistes en trouveront toujours une pour le #bijoutier qui a protégé ses biens". Enfin, il y a ceux qui choisissent l’humour. Le compte parodique de la Police Nationale, Polisse Nationale a écrit : "Je discutais avec un ami qui soutenait le #bijoutier de #Nice06 et pensait que c'était bien fait pour le braqueur. Il m'a saoulé, je l'ai buté". Reste à savoir si l’on peut rire de tout.

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


Suivez-nous

Les auteurs