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Pénurie d'essence : la galère des automobilistes

Le mouvement de blocage des raffineries et dépôts de carburant se durcit et la situation se complique dans toute la France pour les conducteurs qui peinent à faire le plein. Pourtant, le gouvernement assurait ce week-end que le pays ne devait pas craindre une pénurie.

L'info. Depuis quelques jours, il devient de plus en plus compliqué de trouver du carburant dans de nombreuses stations-service, en raison de blocages de dépôts et de raffineries. 6 sur 8 étaient à l'arrêt ce lundi, ce matin la grève a été votée pour l'ensemble a annoncé la CGT. Le nombre de 20% d'établissements en rupture, totale ou partielle, de carburants pourrait donc rapidement être plus important. Le grand quart nord-ouest de l'Hexagone est celui le plus touché pour l'instant, avec le sud-est. Plusieurs départements ont mis en place un rationnement à la pompe.

Pourquoi ce mouvement ? "On ne bougera pas tant que la loi Travail ne sera pas retirée", assure la CGT qui mène le blocage. Le syndicat est bien décidé à faire céder le gouvernement. Et ses responsables ont prévenu : "Nous rentrons dans un mouvement de grève dure. Il faut bloquer l'économie".

Comment le gouvernement a réagi ? Après avoir assuré qu'il n'y avait pas de pénurie ni de risque, les différents ministres concernés ont changé de discours. La fermeté est désormais affichée, pendant que les forces de l'ordre sont envoyées pour débloquer des sites. Lundi, depuis Israël où il est en visite, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré : "Nous ne pouvons accepter aucun chantage au carburant mettant en difficulté demain les usagers ou notre économie". Le ministre des Finances Michel Sapin a parlé d'un mouvement qui n'était plus "légitime" et affirmé qu'il n'y aurait "pas la moindre indulgence".

Quelles sont les raffineries touchées ? Il y a 8 raffineries en France hexagonale, sans compter celle de la SARA, située aux Antilles. Cinq appartiennent à Total et sont à l'arrêt ou en phase d'arrêt : Donges en Loire-Atlantique, Gonfreville-L'Orcher en Seine-Maritime, Feyzin dans le Rhône, Grandpuits en Seine-et-Marne et Provence-La Mède dans les Bouches-du-Rhône. L'établissement Lavéra de Petroineos, également dans les Bouches-du-Rhône, est aussi bloqué. Les raffineries d'ExxonMobil/Esso Notre-Dame de Gravenchon en Seine-Maritime et Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône, pourraient bien rejoindre le mouvement, la grève ayant été votée partout. De nombreux dépôts de carburant sont en outre concernés par les blocages.

Y a-t-il des réserves de carburant en France ? Le pays dispose de réserves stratégiques de pétrole, pour une durée de "90 jours d'importations journalières nettes de pétrole brut et de produits pétroliers" selon le ministère de l'Energie, "soit 61 jours de consommation intérieure journalière moyenne". Ces réserves sont stockées dans une centaine de sites, sur tout le territoire. Selon le Secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies, elles sont intactes et pourraient donc être utilisées si la pénurie venait à s'installer totalement.

Comment savoir où trouver de l'essence ? Plusieurs médias comme Le Parisien proposent des cartes interactives où l'on peut voir la situation des stations. Un site et des applis existent également pour rendre service aux automobilistes.

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