Retrouvez Weekly sur Facebook

Ça parle

Séminaire ou thérapie de groupe au PS ?

En pleine tempête, députés socialistes, membres du gouvernement et Premier ministre sont, depuis hier, en "séminaire de réflexion" à l’Assemblée nationale. Mais qu’ont-ils dit ?

Le contexte économique et politique est particulièrement tendu. Jean-Marc Ayrault et François Hollande sont au plus bas dans les sondages. L’opposition et les extrêmes tirent à boulets rouges sur le gouvernement. Et les rangs de la majorité se disloquent. Rien ne va plus à gauche ! En pleine tempête, la moitié des députés PS, une dizaine de ministres et le Premier ministre ont passé la journée d’hier, en tête à tête, à l’Assemblée nationale en "séminaire de réflexion". Une première depuis l’élection du président de la République. Et il y avait tellement à dire que le petit groupe va jouer les prolongations toute la matinée…

Prévu depuis plus d’un mois, ce grand rassemblement prend une nouvelle dimension. Le but ? Rassembler les troupes après le raz-de-marée Cahuzac et l’opposition de très nombreux parlementaires du PS à la publication du patrimoine des élus. Avant que les discussions ne commencent, l'un des porte-parole des députés PS Thierry Mandon, expliquait : "au bout d'un an il va y avoir quelques réglages et on va sans doute changer quelques boulons". Et après plusieurs heures de débats ? Les députés veulent voir Hollande ! "Il est dommage que dans ce pays, tout le monde ou presque puisse rencontrer le président de la République, sauf les députés socialistes". Un bloggeur, Olivier Luisetti, s’en amusait d’ailleurs sur Twitter : "Blague du jour des députés #PS à l'assemblée, "Tu l'as vu #Hollande, oui à la TV" #BFMTV". Jean-Marc Ayrault a bien entendu puisqu’il a lui-même reconnu dans l’après-midi qu’il y avait effectivement "des améliorations à apporter dans les rapports entre l’exécutif et le législatif". De son côté, le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux, a confirmé que le président de la République rencontrerait bientôt tous les députés. Chose que le candidat Hollande s’était pourtant interdit pour en finir avec la politique partisane de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. A une différence près, il le fera dans un "lieu neutre". Ce qui n’a pas empêché certains twittos d’ironiser, comme Albert Zennou, rédacteur en chef adjoint au service politique du Figaro qui écrivait hier soir : "Les députés #PS souhaitent rencontrer #Hollande. Si ça se fait, ce ne sera sans doute pas à l'Elysée, la faute à l'anaphore "Moi, président"..." Un député UMP, Gérald Darmanin, a quant à lui préféré détourner le slogan : "Le changement, c'est maintenu ?".

Et à gauche, qu’a-t-on pensé de cette thérapie de groupe ? "C'était cash, on a pu dire tout ce qui n'allait pas, sans pour autant ouvrir la boite à gifles", a résumé le député Pouria Amrishahi. Si le premier Ministre n’a pas distribué les mauvais points, il a tout de même rappelé ses députés à l’ordre : "Une fois que c’est décidé, c’est fini, l’essentiel, c’est notre cohérence. Si nous échouons, c’est le “tea-partisme” de la droite qui nous remplacera. Plus nous sommes solidaires, plus nous convaincrons". A moins que ce ne soit Laurent Bouvet qui ait trouvé la solution, une nouvelle campagne de pub pour "redorer" l’image du PS et "augmenter son capital sympathie", idée à l’appui : la photo d’une petite fille faisant un câlin à… un éléphant !

Et pendant que les socialistes remettaient de l’ordre dans leurs idées, et dans leurs rangs, le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, jamais à court de propositions, lâchait sur Europe 1 : "François Hollande avait une chance de faire quelque chose de bien, il l'a ratée. Il peut se rattraper... Il peut me nommer Premier ministre. Je n'ai pas peur !"

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


Suivez-nous

Les auteurs