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Viol collectif ou orgie : la fresque polémique du CHU de Clermont-Ferrand

Viol collectif ou orgie sexuelle, selon les camps, sur les murs de la salle de repos des internes du CHU de Clermont-Ferrand pour dénoncer la loi santé de Marisol Touraine… Une idée qui ne passe pas. Et qui fait réagir.

L’info. Ce week-end, une fresque peinte dans la salle de repos des internes du CHU de Clermont-Ferrand a été publiée sur Facebook. Les "artistes" se sont attirés les foudres de Marisol Touraine et d’une bonne partie de l’opinion publique. Pourquoi ? Parce que cette peinture murale représente Wonderwoman violée par quatre supers héros… Alors qu’il parait que les salles des internes regorgent d’images choquantes et souvent pornographiques, pourquoi un tel tollé cette fois-ci ?

La polémique. Des bulles de dialogues ont été récemment ajoutées à la fresque. On peut désormais y lire : "Tiens, la loi santé" ou encore "prends la bien profond". Des propos qui s’adressent directement à la ministre de la Santé et qui entendent dénoncer la loi de Marisol Touraine. La photo a depuis été retirée de la toile, mais trop tard…

Les réactions. C’est l’association féministe "Osez le féminisme" qui a dégainé le plus rapidement en dénonçant le fait que des futurs médecins "utilisent la représentation d’un viol pour montrer leur mécontentement vis-à-vis d’une ministre et de sa loi" et en enjoignant le Conseil de l’ordre des Médecins "de faire supprimer cette fresque et de sanctionner ceux qui en sont responsables". Dimanche, la secrétaire d’Etat chargée de la Famille, Laurence Rossignol, a également manifesté son indignation sur Twitter : "Ces médecins super-zéro qui se prennent pour des super héros et font l'apologie du viol collectif #honteux". Tout comme la secrétaire d’Etat chargée des femmes, Pascale Boistard : "Les attaques sexistes violentes et immondes contre la loi santé sont inadmissibles et ne seront pas tolérées". La principale intéressée, Marisol Touraine, a réagi hier en condamnant cette fresque "particulièrement choquante", précisant que "l’esprit carabin ne peut pas la justifier".

L’esprit carabin, c’est quoi ? Il s’agit de l’univers des étudiants en médecine. Le terme remonte à l’époque où on appelait "carabin" les étudiants en médecine de l’armée, car leurs uniformes ressemblaient à ceux des carabiniers. Aujourd’hui, les carabins sont les étudiants à l’origine des fameuses soirées médecines sans limite, souvent borderline, sas de décompression "obligatoire", il parait. Dans ce même esprit, les salles de repos des internes d’une grande partie des hôpitaux français sont généralement peintes de fresques peuplées de phallus et de coïts en tout genre. Une "tradition" qui remonterait au Moyen-Âge. Une façon de lutter contre la mort.

Suites et sanctions. Le président des internes du CHU de Clermont Ferrand a été convoqué par le directeur général de l'hôpital, le Doyen de la faculté de médecine et le président de la Commission médicale d'établissement. Résultat, les bulles ont été effacées dans la journée d’hier et la fresque devrait subir le même sort "sous peu". Mais l’affaire pourrait ne pas en rester là et des poursuites disciplinaires, voire judiciaires, pourraient être lancées contre les auteurs présumés.

Vu de Twitter. Si quelques étudiants en médecine ont tenté de défendre le point de vue des "carabins" en expliquant qu’il ne fallait pas voir dans cette fresque un viol collectif mais une "partouze" ou une "orgie", beaucoup d’internautes ont été choqués. Les derniers n’ont pas hésité à rappeler que, visiblement, en matière de liberté d’expression, il y avait deux poids, deux mesures.

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