Ça parle
Morano, Valls et les mannequins : les grands buzz de 2015
La "race blanche" de Nadine Morano. L’aller-retour aux frais du contribuable de Manuel Valls pour suivre la finale de la Ligue des champions. Et la maigreur des mannequins en question… Retour sur trois sujets polémiques de cette année 2015.
Flickr/CC/MORANO NADINE/CNNum et Campagne Nolita/Oliviero Toscani
1/ Nadine Morano et sa "race blanche"
En septembre dernier, Nadine Morano était l’invitée de Laurent Ruquier. Dans l’émission "On N'est Pas Couchés", l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, alors qu’elle était interrogée sur l'immigration, a déclaré : "Nous sommes un pays judéo-chrétien -le général de Gaulle le disait-, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères […] J’ai envie que la France reste la France. Je n’ai pas envie que la France devienne musulmane". Des propos qui ont suscité une vive indignation. La Licra a même fini par déposer plainte. Pour sa défense, Nadine Morano qu’il s’agissait d’un "mot qui est dans le dictionnaire". Son parti, Les Républicains, avait décidé, dans un premier temps, de ne pas la sanctionner, avant de lui retirer son investiture pour les régionales en Meurthe-et-Moselle.
Et aujourd’hui ? Le parquet de Paris a classé l’affaire sans suite. Nadine Morano a salué cette décision et a déclaré : "Justice m’est rendue"
2/ Manuel Valls supporter du Barça aux frais du contribuable
En juin dernier, le Premier ministre Manuel Valls a fait l'aller-retour à Berlin pour suivre la finale de la Ligue des champions. L’occasion de supporter son équipe de football favorite, le FC Barcelone. Jusque-là, rien de grave. Sauf que le déplacement en question a été payé par le contribuable puisque Manuel Valls a utilisé un avion gouvernemental. Le Premier ministre a justifié son déplacement en expliquant qu’il y avait "une réunion pour l'Euro 2016" et qu’il avait été "invité par Michel Platini". Sauf que la réunion a finalement été reportée. Et que quelques jours plus tard, on apprenait que ses fils étaient également à bord de l’appareil pour assister au match.
Et aujourd’hui ? Devant le tollé provoqué, Manuel Valls a finalement annoncé qu’il allait rembourser une partie du voyage correspondant à "la prise en charge du coût de la présence de ses deux enfants dans l'avion de la République".
3/ Les mannequins trop maigres bientôt au chômage ?
En mars dernier, le député PS Olivier Véran a déposé deux amendements au projet de loi Santé de Marisol Touraine pour lutter contre "l'apologie de l'anorexie" et faire disparaitre les mannequins trop maigres des podiums et des magazines. Le premier visait à interdire aux agences de mannequinat le recours à des modèles diagnostiqués en état de dénutrition. Le deuxième visait à introduire un "délit de valorisation de maigreur excessive" permettant de faire interdire les sites internet qui font "l’apologie de l’anorexie". Sont concernés ceux qui parlent du fameux "thigh-gap" (l’écart suffisant qu’il faut pour que les cuisses ne se touchent pas), et les sites ou blogs "pro-ana" (pro-anorexique). A l’époque, Olivier Véran avait reçu le soutien de la ministre de la Santé, Marisol Touraine. En revanche, le principal syndicat des agences de mannequins, le Synam, s’était dit "extrêmement surpris de n'avoir jamais été consulté" et estimait que sanctionner les agences "est une approche sélective qui ignore les réalités tant juridiques qu'économiques du monde de la mode".
Et aujourd’hui ? L’IMC minimal a finalement été supprimé. Tout comme le délit d’incitation à la maigreur excessive. En revanche, dans le cadre du projet de loi Santé, les députés français ont adopté, à la mi-décembre, un texte obligeant les mannequins à présenter un certificat médical attestant que leur état de santé est compatible avec l’exercice de leur métier. Les députés ont également voté une autre mesure. Désormais, les photographies de mannequins dont l’apparence corporelle a été modifiée "afin d’affiner ou d’épaissir la silhouette" devront être accompagnées de la mention "photographie retouchée".