L’essentiel de l’actualité internationale du 12 au 18 mars 2016

Une fois n’est pas coutume, la semaine se termine par une bonne nouvelle. Le suspect-clé des attentats de Paris du 13 novembre, Salah Abdeslam a été arrêté en Belgique, hier, à Molenbeek. Tout avait commencé mardi dans la banlieue de Bruxelles, à Forest. Une opération antiterroriste menée dans une "planque" censée être déserte s’était soldée par un assaut. Quatre policiers, dont une française, avaient été blessés. Un djihadiste présumé avait été tué. Deux autres suspects avaient réussi à prendre la fuite. Mais dans cette planque, les enquêteurs ont découvert une empreigne appartenant à Salah Abdeslam. Et hier, coup de théâtre, l'homme le plus recherché d'Europe a été retrouvé et arrêté vivant. Quatre autres personnes ont été interpellées. François Hollande a dit s'attendre à ce que la Belgique extrade "le plus rapidement possible" Salah Abdeslam vers la France. Le chef de l’Etat a convoqué un Conseil de Défense qui doit se tenir aujourd’hui à Paris.

En revanche, plusieurs attentats ont endeuillé le reste du monde. En Côte d'Ivoire, un commando de terroristes a attaqué la plage de la station balnéaire de Grand-Bassam, dimanche dernier. Au moins 19 personnes, dont quatre Français, ont été tuées. L’attentat a été revendiqué par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

Au Nigéria, un attentat-suicide a fait 25 morts dans le nord-est du pays, à Maiduguri, fief historique du groupe islamiste Boko Haram. L’attaque a été perpétrée par deux femmes. Elles se sont fait exploser dans une mosquée pendant la prière du matin.

Le week-end dernier, en Turquie, un attentat à la voiture piégée a fait 35 morts et plus de 120 blessés dans le centre d'Ankara. L’attaque a été revendiquée par les Faucons de la liberté du Kurdistan, un mouvement dissident du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).

Au Yémen, les dernières frappes de la coalition arabe conduite par l’Arabie saoudite sur un marché de la province de Hajja ont fait moins 119 morts, dont 22 enfants. Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, a demandé "une enquête rapide, efficace, indépendante et impartiale", rappelant que les attaques ciblant des civils constituent des "violations graves des lois humanitaires internationales".

Nouvelle perte (confirmée) pour l’Etat islamique. Connu pour son épaisse barbe rousse, le djihadiste Tarkhan Tayumurazovich Batirashvili, plus connu sous le nom d’Omar le Tchétchène a été tué. Il avait été visé par un bombardement de la coalition internationale le 4 mars dernier. Sa mort a été confirmée par un porte-parole du Pentagone et par l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

La transition politique en Syrie est-elle en marche ? Depuis le début de la semaine, les représentants du régime de Damas, le Haut Comité des négociations (HCN) et l’émissaire de l’ONU pour la Syrie discutent à Genève. Des pourparlers qui doivent se poursuivre jusqu’au 25 mars. Régime et opposition ne négocient pas en direct et refusent pour l’heure de se rencontrer.

Toujours concernant la Syrie et conformément au plan de retrait annoncé par Vladimir Poutine, les avions russes ont commencé à quitter le pays.

En Somalie, l'armée kényane a annoncé avoir tué trente membres du groupe islamiste radical shebab dans des affrontements dans le sud et le nord-est du pays.

Le torchon brûle entre l’ONU et le Maroc. Le week-end dernier, une manifestation a été organisée à Rabat pour protester contre "le manque de neutralité" de Ban Ki-moon sur le dossier du Sahara occidental. Le secrétaire général des Nations unies avait notamment utilisé le mot "occupation". Le lendemain du rassemblement, Ban Ki-moon a exprimé "sa profonde déception et sa colère" et s'est plaint d'un "manque de respect" de la part du Maroc. La réponse n’a pas tardé. Rabat a annoncé une "réduction significative" de sa participation à la mission de l'ONU au Sahara occidental. Ban Ki-moon a alors, de son côté, décidé d’annuler une visite prévue au Maroc.

En Allemagne, une voiture a explosé dans le centre de Berlin, tuant son conducteur. La police ne soupçonne pas d’acte terroriste, mais privilégie la thèse criminelle, s’orientant vers un possible règlement de compte. La victime est un homme de 43 ans.

En Allemagne, les populistes d'Alternative pour l'Allemagne (AfD) ont été les grands gagnants des élections régionales dans trois länder. Un vote sanction à l’encontre du parti conservateur d'Angela Merkel à cause de la politique d'accueil des réfugiés de la chancelière.

De l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis, Hillary Clinton chez les démocrates et Donald Trump chez les républicains ont encore creusé l’écart cette semaine, lors du deuxième "Super Tuesday". Chez les républicains d’ailleurs, le sénateur Marco Rubio a décidé de jeter l’éponge et a retiré sa candidature.

Le premier président démocratiquement élu en Birmanie est… Htin Kyaw, l’ami d’enfance d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix. Une petite révolution après une cinquantaine d’années de dictature militaire. Aung San Suu Kyi, elle, ne pouvait briguer la tête du pays en raison de la nationalité étrangère de ses enfants. Intellectuel engagé, Htin Kyaw, est considéré comme l’homme de paille de la "Dame de fer".

Coup de théâtre. Au Brésil, La présidente Dilma Rousseff a nommé… Luiz Inacio Lula da Silva, l’ancien président, à la Maison civile, l'équivalent brésilien de premier ministre, alors qu'il est accusé d'être lié au scandale de corruption de la compagnie d'hydrocarbures nationale Petrobras. Une décision qui passe mal en raison de l’immunité qui accompagne cette nomination. La réaction ne s’est pas fait attendre. Le week-end dernier, plus de 3 millions de personnes sont descendues dans la rue. Lula a pris ses fonctions au sein du gouvernement ce jeudi.

Lors de son procès contre l'État norvégien, Anders Behring Breivik a adressé un salut nazi à ses juges. L'extrémiste, qui a tué 77 personnes en 2011 lors de la tuerie de l'île d'Utøya, poursuit son pays sur ses conditions de détention.

En Corée du nord, un étudiant américain, qui a reconnu avoir volé une affiche du régime communiste, a été condamné par la justice à 15 ans de travaux forcés pour crimes contre l'Etat.

Et pour finir, les 28 pays membres de l'Union européenne ont trouvé un accord avec la Turquie, hier. Désormais, tout nouveau migrant sera renvoyé en Turquie, après un examen individuel de son dossier. L'union Européenne s'engagera ensuite à réinstaller les migrants en Europe, depuis la Turquie.