L'essentiel de l'actualité internationale du 14 au 20 novembre 2015

Du bleu blanc rouge partout. Rassemblements, fleurs, Marseillaise chantée, déclarations de soutien... Les hommages du monde entier ont afflué suite aux attentats de Paris. Au Japon, en Egypte, aux USA, au Brésil, en Inde, en Espagne, en Australie...de nombreux monuments ont aussi affiché les couleurs du drapeau français.

En Belgique, l'heure est à la confusion et au choc après la découverte que plusieurs des terroristes qui ont frappé Paris étaient originaires de Molenbeek, près de Bruxelles, considérée comme un repère du terrorisme européen. Notamment Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des tueries. Plusieurs opérations de police et interpellations ont eu lieu dans la semaine.

Après les évènements de Beyrouth et de Paris, le G20 s'est réuni dimanche et lundi à Antalya, en Turquie. Une rencontre inattendue a notamment eu lieu entre Barack Obama et Vladimir Poutine. Tous les participants se sont accordés sur la nécessité d'intensifier leur collaboration contre la menace djihadiste : limiter la liberté de circulation des terroristes, lutter contre la propagande sur internet, accroître la traque financière du terrorisme ou encore renforcer la sécurité aérienne.

Cependant, il n'y a pas eu d'unanimité sur le sort du président syrien Bachar al-Assad. Jeudi, la Russie s'est justement dite prête à coopérer avec la coalition menée par les États-Unis, à condition qu'elle respecte la souveraineté des autorités de Damas. Ce qui risque de compliquer les choses.

Le G20 s'est réuni au lendemain d'avancées diplomatiques à la réunion de Vienne. Les négociateurs s'y sont accordés sur un calendrier de transition politique en Syrie. L'objectif visé est celui d'un gouvernement de transition dans six mois et d'élections dans 18 mois. Un point devrait être fait en décembre. Mais déjà lors de cette rencontre, les diplomaties mondiales ont eu du mal à se mettre d'accord sur l'avenir du président Assad.

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE se sont aussi réunis lundi à Bruxelles. A cette occasion, les états membres ont appelé à l'unité contre le terrorisme. "Ils veulent nous diviser, nous sommes encore plus unis", a ainsi déclaré la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Le sujet essentiel du transfert de renseignements a notamment été évoqué.

Après les attaques de Paris, l'Europe est en alerte. Le Royaume-Uni aurait évité sept attentats dans les six derniers mois, selon le Premier ministre David Cameron. "Des attaques d'une moindre envergure" que celles commises dans la capitale française.

Il y a eu les attentats de Paris mais aussi l'attentat-suicide de Beyrouth qui a fait une quarantaine de morts, revendiqué par l'EI. Le Liban a observé une journée de deuil national vendredi dernier.

Cette semaine, l'Etat Islamique a également expliqué cette semaine son mode opératoire pour le crash de l'avion de ligne russe, en octobre, en Egypte. Le groupe djihadiste a affirmé avoir placé une bombe cachée dans une canette à bord de l'appareil, en exploitant une faille dans le système de sécurité de l'aéroport de Charm el-Cheikh. Mardi, Moscou a confirmé que c'est l'explosion d'une bombe à bord de l'Airbus qui a causé le drame.

L'EI a annoncé avoir exécuté deux otages mercredi, des ressortissants chinois et norvégiens que le groupe affirmait détenir depuis le 10 septembre. Les deux hommes seraient Ole-Johan Grimsgaard-Ofstad et Fan Jinghui.

Moscou et Paris coopèrent enfin. Cette semaine, la Russie a également visé directement Daech et son fief de Raqqa, en Syrie. Plusieurs dizaines de djihadistes ont été tués.

Alors que Barack Obama a désigné l'EI comme le "visage du mal" après les attentats de Paris, les Etats-Unis ont annoncé avoir bombardé pour la première fois Daech en Libye, vendredi. Abou Nabil, présenté comme le chef du groupe extrémiste dans le pays, a été tué dans la frappe aérienne.

Les Etats-Unis ont aussi autorisé la vente de bombes à l'Arabie Saoudite, pour équiper l'armée de l'air saoudienne, lundi. Une transaction estimée à 1,3 milliard de dollars. Le Congrès devrait donner son feu vert, malgré les critiques vis à vis de Ryad qui bombarde les rebelles houthis au Yémen. De nombreux civils seraient également tués selon les organisations des droits de l'Homme qui ont demandé aux USA de revenir sur cette décision.

La Libye va-t-elle devenir le "nouveau sanctuaire" de l'EI ? C'est ce qu'a laissé entendre Tripoli cette semaine, le gouvernement demandant à la communauté internationale d'inclure le pays dans la lutte contre le groupe terroriste. Selon le ministre des affaires étrangères libyens, Daech demanderait ainsi à ses troupes de se diriger vers cette zone, pour éviter les frappes aériennes. Actuellement, entre 4000 et 5000 djihadistes de l'EI seraient en Libye.

Selon Bachar al-Assad, c'est l'Occident qui est responsable de la naissance de l'EI. Pour le président syrien, qui est intervenu sur une chaîne italienne, son pays n'est pas le lieu où Daech est né. Il a pointé du doigt l'Irak et l'Afghanistan mais aussi le "soutien des Turcs, des Saoudiens et des Qataris".

En Turquie, un kamikaze s'est fait exploser alors que les policiers donnaient l'assaut contre son appartement de Gaziantep, à la frontière syrienne. Quatre policiers ont été blessés. Selon les premiers éléments, l'homme était apparenté à Daech.

Face à un afflux toujours massif de migrants, les Balkans ont décidé de filtrer les arrivants par nationalité. La Serbie a ainsi décidé de laisser passer ceux qui viennent de pays en guerre, comme l'Irak, la Syrie et l'Afghanistan. La Slovénie, la Croatie et la Macédoine font de même. Plus de 800.000 migrants sont arrivés en Europe depuis le début de l'année.

Un autre pays a également décidé de prendre des mesures : vendredi dernier, l'Autriche a annoncé à son tour la construction d'une clôture sur une partie de sa frontière avec la Slovénie. C'est une première au sein de l'espace Schengen. L'Autriche, comme l'Allemagne, a aussi annoncé le prolongement des contrôles aux frontières, instaurés en septembre.

La Pologne durcit aussi sa position sur les migrants. Le nouveau gouvernement conservateur et eurosceptique qui a prêté serment lundi, a annoncé qu'il respecterait les engagements d'un accueil de 9000 réfugiés, tout en assurant vouloir avant tout assurer "la sécurité des citoyens".

Conformément à l'accord signé en juillet dernier, l'Iran a commencé à démanteler certaines de ses installations nucléaires, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Aucun signe d'apaisement au Proche-Orient. Ce jeudi, cinq personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans des attaques anti-israélienne à Tel Aviv et en Cisjordanie occupée. Depuis début octobre, 100 personnes sont mortes. Vendredi dernier, deux Israéliens avaient été tués par balle dans le sud de la Cisjordanie

Dans le même temps, le gouvernement a mis sa menace à exécution samedi dernier : les logements de Palestiniens accusés d'avoir commis des attentats contre des Israéliens ont commencé à être démolis.

Lundi, deux Palestiniens ont d'ailleurs été tués par l'armée israélienne alors qu'elle intervenait dans un camp de réfugiés, pour démolir la maison de l'auteur présumé d'un attentat.

En Egypte, 15 migrants africains ont été tués par balles dans le Sinaï, à la frontière israélienne. Leurs corps ont été retrouvés dimanche. Huit autres ont été retrouvés blessés. Une enquête est en cours.

Au Yémen, ce sont au moins 10 personnes qui ont été tuées jeudi dans des affrontements entre rebelles et forces progouvernementales, dans des combats pour la reprise de la province stratégique de Taëz, dans le sud-ouest.

Au Nigeria, un double attentat-suicide a fait 15 morts et plus de 50 blessés, mercredi sur un marché de Kano, au nord du pays. Les kamikazes étaient deux jeunes filles, de 11 et 18 ans selon la police. Boko Haram pourrait être derrière cette attaque et celle perpétrée la veille à Yola, dans le nord-est, qui a fait 30 morts.

En Somalie, au moins sept personnes ont été tuées et 12 blessées lors d'une distribution d'aide alimentaire, dans des échanges de tirs entre policiers et militaires. Cela s'est produit lundi dans un camp de déplacés somaliens près de Mogadiscio.

Le Sénat rwandais a validé mardi la modification de la Constitution, qui va permettre au président Kagamé de se représenter en 2017 et de rester éventuellement au pouvoir jusqu'en 2034. Une décision condamnée par Washington.

La tension est vive également au Burundi. En raison des troubles, l'Union Européenne a d'ailleurs décidé d'évacuer une partie de son personnel. La Belgique a aussi conseillé à ses ressortissants de quitter le pays, en proie aux troubles depuis six mois.

Au Mexique, 11 corps ont été découverts mardi et mercredi dans un village du sud, San Juan Evangelista. Selon les autorités mexicaines, cette zone en proie aux violences est souvent touchée par des règlements de compte entre cartels.

La Grèce s'est souvenue de l'insurrection d'étudiants en 1973, dont la répression par le régime des colonels avait fait 24 morts. Plusieurs manifestations à la mémoire des victimes ont été organisées dans le pays. 16 000 personnes se sont rassemblées à Athènes, 12 000 à Thessalonique.

772,3 millions de dollars. C'est l'amende infligée par la justice américaine à Alstom, condamnée pour corruption en Indonésie, en Arabie saoudite, en Egypte, au Bahamas et à Taïwan. Rendue officielle en fin de semaine dernière, il s'agit de la plus forte amende jamais infligée dans le cadre de la loi américaine qui concerne les faits de corruption à l'étranger.

Autre sujet abordé lors du G20 : celui du climat. Les principaux dirigeants de la planète ont assuré de leur "détermination" à respecter l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 2°C, et d'éviter l'échec de la conférence de Paris dans deux semaines.

Alors que la COP21 se déroule bientôt, 2015 sera certainement l'année la plus chaude ! Selon l'Agence américaine océanique et atmosphérique, les dix premiers mois de l'année 2015 ont été les plus chauds jamais enregistrés dans le monde.

Enfin c'est une légende du rugby qui a disparu : Jonah Lomu est mort brutalement, mercredi, à l'âge de 40 ans. Le joueur bien connu des All Blacks souffrait d'une maladie rénale depuis plusieurs années, ce qui l'avait poussé à prendre sa retraite.