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France

L'essentiel de l'actualité en France du 17 au 23 janvier 2015

Où en est-on deux semaines après les attentats ? Qu’elles sont les mesures mises en place ? Quelles sont les premières polémiques ? Et le reste de l’actualité en France : un nouvel otage enlevé en Centrafrique, les 40 ans de la loi Veil ou encore la grève des routiers. C’est le rattrapage de la semaine.

La France de l’après Charlie. Après le recueillement, les questions, les réactions et les inhumations.
Les victimes ont toutes trouvé leurs dernières demeures au cours de cérémonies particulièrement médiatisées et en présences d’élus, de personnalités et d’anonymes venus grossir les rangs des familles.

Du côté des terroristes, seuls les frères Kouachi ont pu être enterrés, en toute discrétion, et à condition que leurs tombes ne soient pas marquées. En revanche, d’après le Parisien, le Mali aurait refusé d'inhumer Amedy Coulibaly et son corps serait de retour à l'institut médico-légal de Paris.

Où en est-on dans l’enquête ? Quatre hommes ont été interpellés, mis en examen et écroués. Ils sont soupçonnés d'avoir apporté leur aide à Amedy Coulibaly et devront répondre d’"association de malfaiteurs terroristes en vue de commettre des crimes d’atteintes aux personnes".

L’horreur a tout de même laissé place à de bonnes nouvelles. Lassana Bathily, le héros de la prise d'otages de Vincennes, a été récompensé lors d'une cérémonie au ministère de l'Intérieur où il a été naturalisé français.

Bonne nouvelle également pour François Hollande et Manuel Valls dont la côte de popularité a fait un bond record de près de 20 points ! Reste à savoir combien de temps va durer cet état de grâce.

Le gouvernement a également annoncé un renforcement des postes dédiés à la lutte contre le terrorisme, ainsi que le maintien de 7.500 postes de militaires qui devaient être supprimés.

Manuel Valls a aussi laissé la porte ouverte à l'idée d'une peine d'"indignité nationale" proposée par la droite, en confiant "une réflexion transpartisane" à deux parlementaires, Jean-Jacques Urvoas (PS) et Philippe Bas (UMP). Le reste des mesures visant à renforcer les moyens des services de renseignements sera présenté en Conseil des ministres "le plus vite possible", et la loi devrait être adoptée avant l’été.

Du côté de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem a présenté ses 16 mesures de la "Grande mobilisation de l'école pour les valeurs de la République". Au programme, formations des enseignants à "la laïcité et à l'enseignement moral et civique", un "nouveau parcours citoyen" de l'école élémentaire à la terminale qui "se nourrira du futur enseignement moral et civique", prévu dès la rentrée prochaine, une Journée de la laïcité qui sera célébrée à l'école tous les 9 décembre, la participation des élèves à la Semaine de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, ou encore l’enseignement laïque du fait religieux.

Mais la suite des attentats, c’est aussi des polémiques. Pourquoi les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, connus pour leurs activités islamistes, n'ont-ils pas pu être empêchés de mener leurs actions terroristes ? C'est à cette question qu'a dû répondre Bernard Cazeneuve devant la commission d'enquête sur la surveillance des filières djihadistes de l'Assemblée nationale. Le ministre de l'Intérieur a tout d'abord rappelé qu'il y avait environ 3.000 individus à surveiller et que, dans ces conditions, il était difficile de suivre tous les profils à risque. Il a conclu son audition en affirmant que les services de renseignement n'avaient rien à se reprocher.

Deuxième polémique de la semaine : la fin de l’unité nationale. Mardi, Manuel Valls a parlé d'"un apartheid territorial, social, ethnique, qui s'est imposé à notre pays", faisant référence à certains quartiers de banlieue. Une formule qui dérange. Notamment Nicolas Sarkozy qui s’est dit "consterné" par les propos du Premier ministre, estimant même que ce dernier avait commis une faute.

Autre dérapage médiatique, celui du journaliste Philippe Tesson qui a lâché sur l’antenne d’Europe 1 : "Ce ne sont pas les musulmans qui amènent la merde en France aujourd'hui ? Il faut le dire quoi !". Résultat : une enquête pour incitation à la haine raciale a été ouverte à son encontre. Quelques jours plus tard, Philippe Tesson s’est excusé pour son "dérapage", tout en maintenant le fond de sa pensée : "ce sont les musulmans qui ont un problème avec la laïcité".

Révélation de la semaine : plusieurs anciens soldats français, entre 6 et 10, seraient partis en Syrie et en Irak dans les rangs des djihadistes, d'après les informations de RFI et de L'Opinion. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian n'a pas souhaité commenter ces informations, mais il a tout de même tenu à préciser que "les cas d'anciens militaires qui sont tentés par une aventure djihadiste sont d'une extrême rareté".

Les premières peines post-attentats sont tombées ! Mardi, six ans de prison et une interdiction définitive du territoire français ont été requis à l'encontre de Fahd Jobrani, un "cyberjihadiste" marocain de 36 ans habitant près de Rouen qui s'était vanté de créer une brigade pour Al-Qaïda au Maroc. Le jugement a été mis en délibéré au 18 février.

En fin de semaine dernière, ce sont trois jeunes Français accusés d'avoir voulu se rendre au Yémen ou en Somalie en 2012 pour y faire le djihad qui ont été condamnés à des peines allant de quatre à dix ans de prison. L’un des prévenus a été jugé alors qu’il était absent. En effet, actuellement en cavale, il fait l'objet d'un mandat d'arrêt.

Deux semaines après les attentats, les chiffres sont tombés : les actes anti-musulmans en France sont en hausse de 110 % par rapport au mois de janvier 2014, selon l’Observatoire national contre l’islamophobie.

A l’inverse, à Ajaccio, un drapeau français a été brûlé et remplacé par un drapeau marocain sur le fronton d'une école de la ville.

Malgré la demande du maire de Strasbourg, Dieudonné était bien sur la scène du Zénith de la ville samedi soir dernier afin de présenter "La bête immonde", son nouveau spectacle. La veille, il avait également été autorisé à jouer à Metz.

Nouvelle prise d’otage. Deux membres d'une ONG, dont une religieuse Française, ont été enlevés à Bangui en Centrafrique. Les "anti-balakas", membres de milices chrétiennes, sont soupçonnés d'être les auteurs de ce kidnapping. Des négociations sont en cours.

Retour en France. La maire de Paris Anne Hidalgo a dévoilé ses mesures destinées à conforter le vivre-ensemble, parmi lesquelles la création d'une "carte du citoyen de Paris". Une idée qu’elle a eu lorsque le maire de New York, Bill de Blasio, lui a "montré sa carte de citoyen de New York".

A l’UMP, la hache de guerre semble enterrée entre Nicolas Sarkozy et Nadine Morano. Le nouveau président du parti a proposé le nom de Nadine Morano "pour exercer avec Roger Karoutchi, les responsabilités de Vice-président de la Commission nationale d’investiture présidée par Christian Estrosi".

C’est la question de la semaine : combien coûte Nicolas Sarkozy aux contribuables ? Comme tous les anciens présidents de la République, il bénéficie d’avantages. Indemnité, gardes du corps, bureaux, voiture, déplacements… Selon Mediapart, l'État a notamment déboursé 1,6 million d'euros de frais de personnel et 196.000 euros de loyer annuel.

Qu’a décidé cette semaine Ségolène Royal ? D’abandonner le projet initial du barrage de Sivens. Deux nouvelles options ont été proposées par les experts : une retenue d'eau réduite de moitié en amont du projet initial, ou la construction de petites retenues d'eau, surnommées "bassines", sur des sites proches. Ces deux solutions sont loin de faire l’unanimité. Les opposants au projet sont contre et ont ores et déjà fait savoir qu’ils ne comptaient pas "en rester là".

Malgré une actualité chargée et pesante, la loi Veil a fêté ses 40 ans. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, en a profité pour affirmer qu’elle souhaitait améliorer l'accès à l'avortement avec notamment une prise en charge à 100% étendue aux échographies et aux examens biologiques, un numéro national d'appel, des IVG médicamenteuses pratiquées par les sages-femmes…

Côté justice, quatre proches de l'ex-brigadier de la Brigade des stupéfiants soupçonné d'avoir volé 52 kg de cocaïne à la PJ parisienne en juillet ont été mis en examen, notamment pour "blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée" et "recel de détournement de biens par personne dépositaire de l'autorité publique". Trois des prévenus ont été placés en détention provisoire. Mais pas la femme de l’ex-policier qui a été remise en liberté sous contrôle judiciaire. Le parquet de Paris a fait appel.

La directrice de l'école de journalisme de Sciences Po a été congédiée pour plagiat. C’est le site Arrêt sur Images qui a découvert le pot aux roses. Agnès Chauveau reprendrait dans ses chroniques sur le Huffington Post des passages copiés d'autres articles, sans en citer la source. La principale intéressée s’est défendue en expliquant : "J'oublie de citer certains papiers mais ce n'est jamais volontaire et je rectifierai chaque fois que ça pose problème". Une justification qui n’a pas suffi.

Quoi de neuf sur le plan social ? Les routiers sont en grève depuis le début de semaine. Ils réclament une hausse de leur pouvoir d'achat de 100 € par mois et l'institution d'un treizième mois. Sous couvert de préserver l‘emploi, le patronat ne propose qu’1 à 2 % d'augmentation. Hier, les négociations étaient interrompues.

La course aux repreneurs est lancée pour la SNCM. La compagnie maritime a reçu quatre offres ou lettres d'intention, dont une émanant de Patrick Rocca, un chef d'entreprise d’Ajaccio. La date de dépôt des offres a par ailleurs été reportée au 2 février prochain.

L’enseigne Bata a également reçu quatre offres de reprise qui ont été présentées au comité d'entreprise. Les candidats ont désormais jusqu'au 10 février pour améliorer leurs propositions.

De l’espoir en médecine. Cinq mois après l'implantation d'un cœur artificiel Carmat, un patient vient de regagner son domicile. Il s’agit d’une première mondiale. Le premier malade implanté avec un tel dispositif n'avait survécu "que" 74 jours.

Disparition. Le doyen des Français Philippe Vocanson est mort à l’âge de 110 ans.

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