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International

L’essentiel de l’actualité internationale du 21 au 27 mars 2015

Les révélations sur le copilote du crash de Germanwings. Les suites de l’attentat du Bardo. Le Yémen à deux doigts de la guerre civile. La condamnation de Karim Wade au Sénégal. L’accord de principe pour la construction d'un barrage sur le Nil. Le rétablissement des pelotons d'exécution aux États-Unis. Les obsèques de Richard III, cinq siècles après sa mort. C’est le rattrapage de l’actualité internationale de la semaine.

La semaine a été marquée par une nouvelle catastrophe aérienne. Un avion de Germanwings, la compagnie low-cost de la Lufthansa, s’est écrasé dans les Alpes mardi faisant 150 morts. Selon le dernier bilan, 72 Allemands se trouvaient à bord dont seize adolescents et deux enseignants originaires d'un lycée d’Haltern. L'accident a aussi tué 51 espagnols. Les autres passagers étaient Argentins, Australiens, Belges, Colombiens, Danois, Anglais, Israéliens, Japonais, Marocains, Mexicains, Hollandais, Iraniens, Japonais, Américains et Vénézuéliens. L’avion effectuait la liaison Barcelone/Düsseldorf lorsqu’il s’est écrasé sur le sol français, près de Digne, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Les premiers corps ont été hélitreuillés mercredi. Hier, les proches des victimes sont arrivés sur les lieux du crash.
Deux jours après le crash de l'Airbus A320 de Germanwings, la première boîte noire a livré un début d’explication. A priori, seul le copilote était enfermé dans le cockpit et il aurait eu "la volonté de détruire l'avion". Selon les premières analyses, "le copilote, par une abstention volontaire, a refusé d'ouvrir la porte de la cabine de pilotage au commandant de bord et a actionné le bouton commandant la perte d'altitude". Le commandant de bord, qui s'était absenté pour "vraisemblablement satisfaire un besoin naturel", était bloqué à l’extérieur du cockpit. Pour l’heure, les autorités se refusent à parler d’un acte terroriste. La piste du suicide est également envisagée. L’enquête, qui a d’abord été ouverte pour "homicides involontaires", pourrait être requalifiée pour "homicides volontaires".

En Tunisie, une semaine après l’attentat du Bardo, deux chefs de la police à Tunis ont été limogés pour des "lacunes" dans la protection du quartier du musée, à la veille de sa réouverture. Le chef du gouvernement Habib Essid a admis que l'attaque avait également révélé des défaillances sécuritaires graves. La réouverture du Bardo a été repoussée. L’attentat a été revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique (EI), mais hier le ministère tunisien de l'Intérieur a indiqué que l'attaque avait été commise par Al-Qaïda : "Pour faire la propagande, la publicité c'est l'Etat islamique qui a loué cet acte. Mais sur le terrain c'était Okba Ibn Nafaa, qui appartient à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a organisé et commis ce crime".

Toujours en Tunisie, un militaire est mort le week-end dernier dans l'explosion d'une mine à la frontière avec l'Algérie, un secteur où le groupe lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est actif.

Au Mali, les jihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont tué par balle puis décapité un civil qu'ils accusaient de travailler pour les forces françaises. L’exécution a eu lieu en public en plein marché. Les terroristes auraient également distribué des tracts afin de "mettre en garde" les autres "informateurs" des forces françaises.

En Syrie, Al-Qaïda progresse autour d'Idleb et a chassé les forces du régime de Bachar al-Assad d'une vingtaine de barrages autour de la ville en trois jours de combats. Les affrontements ont fait 68 morts.

En Irak, les États-Unis ont lancé de nouvelles frappes aériennes pour aider les forces irakiennes à reprendre la ville de Tikrit aux djihadistes de l'Etat islamique. La France a également participé pour la première fois à l’offensive dans le cadre de la mission de la coalition.

En Libye, sept personnes sont mortes dans une attaque perpétrée à Benghazi par un groupe armé affilié à l'organisation Etat islamique.

Le Yémen s’enfonce toujours un peu plus dans la violence et certains observateurs craignent une guerre civile. L’ONU a appelé à reconnaître la "légitimité" du président contesté Abd Rabbo Mansour Hadi et à préserver "l'unité" du pays. Proches de l'Iran chiite, les Houthis contrôlent le nord du pays. Ils ont pris dimanche dernier le contrôle de l'aéroport de Taëz, et ce mercredi ils se sont emparés de l’aéroport international d’Aden. Hier, l'Arabie saoudite a répondu à l'appel à l'aide d’Abd Rabbo Mansour Hadi en lançant une opération militaire au Yémen impliquant plus de dix pays. Le début d’un scénario catastrophique selon les experts qui fait du Yémen le théâtre d’une guerre par procuration entre l’Iran chiite et le royaume saoudien sunnite.

Le Yémen doit aussi faire aux terroristes d'Al-Qaïda et désormais du groupe Etat islamique. L’EI vient de revendiquer sa première attaque dans le pays : les attentats suicide anti-Houthis qui ont fait 142 morts vendredi dernier dans des mosquées à Sanaa.

La liste noire. Des hackers de l’organisation de l’Etat islamique ont dérobé puis publié des informations (noms, adresses et photos) sur 100 marines américains ayant combattu les djihadistes au Yémen, en Irak et en Syrie. Une liste de 100 militaires "à abattre".

En Afghanistan, une femme a été lynchée par une foule à Kaboul après avoir été accusée d’avoir brûlé un Coran. Farkhunda a été battue à mort et brûlée. Les témoins ont affirmé que la police n'était pas intervenue. Treize policiers ont été suspendus, dont le chef de la police du quartier. Le week-end dernier, des centaines de personnes ont assisté à ces funérailles dont plusieurs membres du Parlement.

En Afghanistan encore, un nouvel attentat suicide a secoué le centre de Kaboul faisant au moins sept morts et une vingtaine de blessés.

En parallèle, Barack Obama a annoncé le ralentissement du rythme de retrait des troupes américaines en Afghanistan. Près de 10.000 soldats resteront sur place jusqu'à fin 2015, alors que le calendrier initial prévoyait de diviser ce nombre par deux.

Au Nigéria, les élections, initialement prévues le 14 février, doivent se tenir ce samedi. Pour des raisons de sécurité à cause du groupe islamiste armé Boko Haram, le chef de la police a ordonné "une interdiction totale" de circuler pour tous les véhicules, sauf ceux utilisés pour des "missions essentielles". De plus, le président a ordonné la fermeture des frontières maritimes et terrestres du pays jusqu’à ce week-end.

Au Sénégal, Karim Wade, le fils de l'ancien président, a écopé de six années de prison et 210 millions d'euros d'amende pour "enrichissement illicite" au terme d’un procès fleuve de deux ans et après un mois de délibérations. Les juges n'ont, en revanche, pas retenu l'accusation de corruption. Karim Wade était accusé de s'être illégalement bâti un vaste patrimoine lorsqu’il était conseillé puis ministre de son père. Il compte saisir la Cour suprême.

Aux Burkina Faso, les états généraux de la justice ont commencé. Le but ? Mettre en place les conditions de réhabilitation d’un système longtemps accusé d’être corrompu, partial et soumis aux ordres des anciens dignitaires du régime de Blaise Compaoré. Ces états généraux doivent aboutir à la signature d’un pacte national sur le renouveau de la justice.

Accord historique. L'Éthiopie, l'Égypte et le Soudan ont signé un accord de principe pour la construction d'un barrage sur le Nil. Baptisé le barrage Grande renaissance, et surnommé "barrage du millénaire", le projet doit être achevé en 2017. On ne connait pas encore la date à laquelle doit être signé l'accord final.

En Israël, vainqueur des élections législatives du 17 mars dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a été reçu mercredi par le président Reuven Rivlin qui lui a officiellement demandé de former un nouveau gouvernement. Et par la même occasion qui l’a encouragé à améliorer les relations d’Israël avec les États-Unis. Reuven Rivlin s’est montré critique envers son Premier ministre. Une première. Benjamin Netanyahou a 42 jours pour former sa coalition.

Aux États-Unis, l’Utah a rétabli les pelotons d'exécution. Depuis le début de la semaine, les prisonniers condamnés à mort peuvent donc être exécutés au fusil. Cette méthode a été remise au goût du jour en raison de problèmes d’approvisionnement en barbituriques pour injection létale. Et l’Utah n’est que le seul Etat à prendre ce genre de décision. Le Tennessee et l’Alabama peuvent réutiliser la chaise électrique. Et plusieurs autres réfléchissent à rétablir des méthodes de mise à mort alternatives. En Oklahoma, la mort par suffocation, plus précisément par inhalation d’azote, pourrait être adoptée.

Toujours aux États-Unis, Debra Milke vient d’être innocenté après avoir passé vingt-trois ans dans le couloir de la mort. Elle avait été condamnée pour le meurtre de son fils alors âgé de quatre ans. Toutes les charges à son encontre ont été abandonnées. D’origine allemande, Debra Milke avait toujours clamé son innocence.

Aux États-Unis, un militaire américain, ex-otage des talibans, a été inculpé pour désertion par une cour martiale. Selon l'article 85 du code pénal militaire, Bowe Bergdahl risque théoriquement la peine de mort mais une telle condamnation est improbable. La dernière exécution pour désertion remonte à… 1944 !

Hier, un incendie monstre à New York a fait douze blessés dans le quartier de l'East Village après l'effondrement d'un immeuble. Plusieurs centaines de pompiers étaient à pied d'œuvre pour tenter de maîtriser les flammes. L’accident serait dû à une explosion due, elle, à une fuite de gaz.

L’ONU a lancé un appel de fonds en faveur du Vanuatu, touché il y a dix jours par le passage du cyclone Pam. Les Nations unies espèrent lever près de 30 millions de dollars.

Une forte tempête accompagnée de pluies torrentielles s'est abattue sur le nord du Chili faisant deux morts et 24 disparus.

Cela fait déjà un an que la pire épidémie du virus Ebola sévit en Afrique de l’Ouest. Et la situation n’est toujours pas maitrisée. Selon le dernier bilan de l’OMS, la barre des 10.000 victimes a été franchie. En début de semaine, Médecin sans frontières a publié un rapport au vitriol pour dénoncer le manque de réactivité de l'OMS et l'engagement très tardif de la communauté internationale.

Retour en Europe.
En Ukraine, le président Petro Porochenko a décidé de taper du poing sur la table en limogeant le gouverneur de Dnipropetrovsk, Igor Kolomoïski, l’un des plus puissants oligarques du pays accusé d’avoir sa propre milice et en faisant arrêter deux hauts responsables, accusés de corruption, en plein Conseil des ministres.

Corruption. En Espagne, l’enquête sur l'affaire Barcenas touche à sa fin. Le juge considère comme établi que le Parti populaire a eu une comptabilité occulte pendant 18 ans, entre 1990 et 2008. En ligne de mire notamment des versements occultes d'entreprise de BTP. En revanche, il a épargné Mariano Rajoy, le chef du gouvernement. A l’époque des faits, le financement illégal des partis n'était pas considéré comme un délit par la loi espagnole. Le Parti populaire ne peut donc pas être poursuivi en matière pénale. Quoi qu’il en soit, ces conclusions devraient mettre à mal le gouvernement en cette année électorale.

En Espagne, on votait aussi dimanche dernier, dans le sud du pays. Un scrutin test pour le parti antilibéral espagnol Podemos à moins d'un an des législatives. Il s'est hissé à la troisième place derrière le parti socialiste (PSOE) et le Parti populaire (PP).

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a rencontré la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis des semaines. La raison ? Des désaccords sur les réformes à mener en Grèce en échange d'une aide financière des créanciers européens. Alexis Tsipras a profité de sa visite pour arrondir les angles et "poser une base commune" au dialogue entre les deux pays.

C’est la surprise politique anglaise de la semaine. Lundi soir, le Premier ministre David Cameron a annoncé qu’il ne briguerait pas de troisième mandat dans une interview télévisée sur la BBC. "Deux c’est bien, trois c’est trop", a-t-il déclaré. Mais faut-il encore qu’il gagne les élections du 7 mai prochain s’il veut déjà faire… un deuxième mandat !

A Londres, près de 3.000 squelettes humains ont été découverts en plein milieu du célèbre quartier d’affaires de la City, sur un chantier aux abords de la gare de Liverpool Station. Il s’agirait du premier cimetière municipal de la ville qui daterait du Moyen-Âge.

Et décidément, l’Angleterre renoue avec son passé cette semaine. Il y a deux ans, le chantier d’un parking municipal de la ville de Leicester avait permis de mettre à jour le squelette de Richard III, cinq siècles après sa mort. Au terme de cinq jours de célébration, le dernier des Plantagenêt a été enterré comme il se doit dans la cathédrale de Leicester. Ses descendants, eux, réclamaient des funérailles à York.

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