L'essentiel de l'actualité internationale du samedi 19 au vendredi 25 mars 2016

L'horreur à Bruxelles. Deux attentats, à l'aéroport Zaventem et à la station de métro Maalbeek, au cœur du quartier européen, ont fait 31 morts et 300 blessés selon un dernier bilan. Revendiquée par l'EI, c'est la pire attaque terroriste qu'a connu le pays. En signe de soutien et de solidarité, de nombreux hommages ont été rendus à la Belgique à travers le monde, qui a observé trois jours de deuil national.

Les faits. Deux kamikazes se sont fait exploser à l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem vers 8h, dans le hall des enregistrements. Un heure plus tard, un autre individu a déclenché sa ceinture d'explosifs dans une rame du métro sur le point de quitter la station.

L'enquête a rapidement progressé, notamment grâce à des images de vidéo-surveillance montrant trois individus suspects à l'aéroport. Un chauffeur de taxi les a reconnu et a guidé la police belge vers une adresse. Il a également mentionné un bagage supplémentaire, ce qui a permis aux autorités de retrouver une 3ème bombe qui n'a pas explosé.

Trois kamikazes ont été identifiés, alors qu'un est toujours en fuite et activement recherché. Il y a deux frères : Khalid El Bakraoui, qui s'est fait exploser dans le métro et Ibrahim El Bakraoui. Ce dernier est celui qui avait loué l'appartement de Forest où des traces de Salah Abdeslam avaient été retrouvées. Trois jours plus tard, ce dernier était arrêté à Molenbeek. Le ssupect recherché était également présent à l'aéroport, le visage dissimulé. C'est sa charge, la plus importante, qui n'aurait pas explosé au bon moment.

Le deuxième homme qui s'est fait exploser à l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem a été identifié comme étant Najim Laachraoui, déjà recherché pour son rôle de possible artificier dans les attentats de novembre à Paris. Il aurait aussi été en contact avec plusieurs membres du commando au moment des attaques.

Un cinquième homme est aussi recherché, son portrait robot diffusé. Il aurait accompagné Khalid El Bakraoui dans le métro et a été filmé par des caméras de surveillance peu avant l'explosion. En revanche, six personnes, en lien avec les attentats, ont été interpellées.

Selon la Turquie, Ibrahim El Bakraoui avait été arrêté sur son sol en juin dernier près de la frontière syrienne et expulsé un mois plus tard vers la Belgique via les Pays-Bas. Les autorités belges auraient décidé de le remettre en liberté, ne trouvant aucun lien avec le terrorisme.

Face aux critiques sur les failles de la lutte antiterroriste, les ministres de l'Intérieur et de la Justice, Jan Jambon et Koen Geens, ont présenté leurs démissions. Ces dernières ont été refusées par le Premier ministre Charles Michel.

Suite aux attentats de Bruxelles, la plupart des pays européens ont décidé de renforcer leurs mesures de sécurité, notamment les contrôles aux frontières, comme l'Allemagne. Plus radical, la Pologne a annoncé qu'elle ne voulait plus accueillir de réfugiés, par peur que des terroristes se cachent parmi eux, et ce malgré le plan de répartition décidé par l'UE. La Pologne devait accueillir environ 7000 personnes à partir de fin mars, début avril. De son côté, la Bulgarie a décidé d'installer une clôture pour fermer sa frontière avec la Turquie.

Les ministres européens de l'Intérieur et de la Justice se sont également réunis jeudi à Bruxelles pour un conseil extraordinaire. Les états membres ont réclamé une application stricte des accords en matière notamment de contrôles aux frontières et se sont aussi accordés pour améliorer l'échange de renseignements.

En ce qui concerne Salah Abdeslam, il est incarcéré depuis vendredi à Bruges, selon certains médias belges dans le même quartier haute sécurité que Mehdi Nemmouche, l'auteur de la fusillade au musée juif en 2014. Il a d'abord collaboré avec les enquêteurs, affirmant qu'il voulait au départ se faire exploser au Stade de France avant de faire "machine arrière". Il aurait également déclaré qu'il était "prêt à refaire quelquechose à Bruxelles" avant de garder le silence, depuis le jour des attentats.

Jeudi, il a comparu devant la chambre de conseil de Bruxelles, représenté par son avocat. Mais l'audience a été brève et reportée au 7 avril. Son conseil, Sven Mary, a assuré que son client "souhaite partir en France le plus vite possible". Jusqu'à maintenant, il refusait toute extradition.

En Syrie, l'armée de Bachar al-Assad est entrée dans Palmyre, soutenue par l'aviation russe. La cité antique est aux mains de l'EI depuis mai 2015. L'Unesco a déjà salué la "libération" de la ville, même si les combats ne sont pas terminés.

Toujours concernant le conflit syrien, un document a été remis par l'envoyé spécial des Nations Unies pour trouver une issue et pérenniser la trêve conclue fin février entre le régime et l'opposition. Pour évoquer la situation et notamment l'avenir de Bachar al-Assad, Vladimir Poutine a reçu John Kerry ce jeudi à Moscou. Les négociations doivent reprendre autour du 9 avril.

En Irak, l'armée a lancé une offensive pour reprendre Mossoul, deuxième ville du pays aux mains en juin 2014, soutenue par la coalition internationale.

La vague terroriste qui touche la Turquie n'est pas terminée. Samedi, un attentat suicide dans le centre historique d'Istanbul, devant un centre commercial, a fait 4 morts et des dizaines de blessés. Le kamikaze a été identifié comme un jeune homme turc, membre de l'EI.

Frappée par un nouvel attentat le 7 mars dernier à Ben Guerdane, la Tunisie a annoncé que l'état d'urgence était prolongé de trois mois dans le pays. Il est en vigueur depuis novembre 2015.

Au Proche-Orient, deux palestiniens ont été tués jeudi alors qu'ils attaquaient un soldat israélien en Cisjordanie, à Hébron.

Au Yémen, des raids de la coalition militaire arabe ont fait des dizaines de morts mardi. Les bombardements ont visé un camp d'entraînement d'Al-Qaïda. La coalition menée par l'Arabie Saoudite intervient depuis mars 2015 en soutien au régime contre les rebelles. Le conflit a aussi permis à l'EI et Al-Qaida de s'étendre dans le pays.

En Côte d'Ivoire, l'enquête se poursuit après les attentats de Grand-Bassam, qui ont fait 19 morts le 13 mars dernier. Les autorités ont annoncé l'arrestation de quinze personnes. Le principal suspect, Kounta Dallah, reconnu par plusieurs témoins est toujours recherché. En plus de la France, les USA et l'Allemagne participent aussi aux investigations. Aqmi avait revendiqué l'attaque.

Lundi, une attaque a été menée contre un hôtel de Bamako, lieu de résidence des militaires instructeurs de la mission de l'UE au Mali. L'assaillant a été tué. Il n'y a pas de blessés.

Ebola a bien fait son retour en Guinée. Cinq personnes sont mortes des suites du virus, selon la Coordination nationale de lutte contre Ebola, mardi. L'OMS avait déclaré la fin de l'épidémie en décembre dernier. En réaction, le Liberia a décidé de fermer ses frontières avec la Guinée.

Au Niger, le président sortant Mahamadou Issoufou a été réélu avec 92,5% des voix, pour un deuxième mandat, à l'issue du second tour qui s'est déroulé dimanche dernier.

Au Congo, c'est le chef d'état sortant Denis Sassou Nguesso qui est arrivé largement en tête dès le premier tour de la présidentielle, avec plus de 60,39% des suffrages. L'opposition conteste le scrutin.

Aux Etats-Unis, les primaires continuent. Donald Trump et Hillary Clinton ont gagné en Arizona, mardi. Dans l'Utah, c'est Ted Cruz qui l'a emporté. Bernie Sanders est arrivé en tête dans l'Utah mais aussi dans l'Idaho.

Barack Obama a effectué une visite historique à Cuba cette semaine, pour marquer le renouveau des relations entre les deux pays. Le président américain a rencontré son homologue Raul Castro, fait un discours pour évoquer les droits de l'Homme et demandé aussi des réformes politiques et économiques. Barack Obama s'est ensuite rendu en Argentine pour rendre hommage aux victimes de la dictature. Une première là aussi.

Au Brésil, Dilma Rousseff a assuré qu'elle ne démissionnerait pas, dénonçant un "coup d'état" mardi lors d'une allocution, alors qu'une procédure de destitution la menace. Une commission spéciale de députés doit rendre un premier avis vendredi sur la question. L'opposition de droite accuse la présidente d'avoir maquillé les comptes de l'Etat en 2014 pour minimiser l'ampleur des déficits publics et favoriser sa réélection.

C'est une condamnation historique : Radovan Karadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, a été condamné à 40 ans de prison pour génocide et crimes contre l'humanité, jeudi par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. L'ancien dirigeant a donc été reconnu coupable pour son rôle dans le massacre de près de 8000 personnes à Srebrenica en juillet 95. Son avocat a annoncé son intention de faire appel.

En Espagne, un accident de car entre Valence et Barcelone a fait 13 morts et 44 blessés, dimanche dernier. Les victimes étaient toutes des étudiantes en Erasmus, de plusieurs nationalités . Le chauffeur aurait été en état de somnolence.

Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, un avion s'est écrasé en Russie. L'appareil, en provenance de Dubaï s'est crashé près de l'aéroport de Rostov-sur-le-Don, où il tentait de se poser malgré de mauvaises conditions météorologiques. 62 personnes sont mortes.

L'Allemagne se souvient. Il y a un an, un vol de la Germanwings s'écrasait dans les Alpes-de-Haute-Provence, précipité volontairement dans la montagne par le copilote Andreas Lubitz. Des proches de victimes ont fait le déplacement sur les lieux du crash.

Nouveaux éléments dans l'enquête sur la disparition du vol MH370. Les débris retrouvés au Mozambique proviendraient bien de l'avion, selon les enquêteurs malaisiens et australiens qui ont procédé à des analyses. L'appareil s'est volatilisé en plein vol en mars 2014, peu après son décollage de Kuala Lumpur à destination de Pékin.

En Birmanie, Aung San Suu Kyi va bien intégrer le gouvernement et devenir ministre des affaires étrangères. Un de ses proches a été élu président le 15 mars dernier.

A la veille d'une confrontation avec Apple, le FBI a annoncé qu'il avait trouvé le moyen de déverrouiller l'iPhone de l'un des auteurs de la fusillade de San Bernardino, sans l'aide du groupe informatique qui se refusait à le faire en raison de sa politique de protection du droit à la vie privée de ses clients. Une aide extérieure a été apportée au service fédéral, qui espère obtenir des informations sur l'organisation de l'attentat.

Enfin c'est un grand du football qui a disparu, jeudi. Johan Cruyff, légende néerlandaise du ballon rond, a succombé à un cancer à l'âge de 68 ans. Multiple champion, il avait aussi été trois fois désigné Ballon d'Or. A l'annonce de sa disparition, les hommages ont été nombreux.