L'essentiel de l'actu internationale du 8 au 14 novembre 2014

La tension est à son comble en Israël touchée par une nouvelle vague de violence, faisant même craindre une troisième Intifada. Les affrontements ont continué à Jérusalem-est entre soldats israéliens et jeunes palestiniens, où la construction de 200 nouveaux logements dans la zone de colonisation. Des heurts ont également éclaté dans plusieurs villes arabes suite à la mort d'un jeune arabe israélien qui s'interposait lors de l'arrestation d'un proche à Kafr Kanna, samedi. Lundi, ce sont deux israéliens qui ont été mortellement poignardés par des Palestiniens, à Tel-Aviv et près d'une colonie en Cisjordanie.

C’est dans ce contexte que le 10ème anniversaire de la mort de Yasser Arafat a été commémoré mardi, sans la réconciliation attendue entre le Fatah et le Hamas. Les célébrations ont été annulées dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, mais des hommages ont eu lieu en Cisjordanie occupée.

En Irak, de nombreux attentats ont fait des dizaines de morts cette semaine, alors que la coalition continue ses frappes contre l'EI. Les Etats-Unis ont approuvé l'envoi de 1500 militaires supplémentaires pour assister et former les forces locales, dont celles kurdes.

Les raids aériens ont aussi été nombreux en Syrie, notamment près de Kobané et sur des fiefs de Daech. Selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme, les opérations ont fait 865 morts dont 746 djihadistes. EI a d'ailleurs diffusé ce jeudi un enregistrement audio attribué à son chef, Abou Bakr al-Baghdadi, que l'on disait blessé suite à une frappe. Dans ce message, ce dernier assure que l'action de la coalition ne "stoppera" pas l'expansion de Daech.

En Egypte, le groupe djihadiste Ansar Beït Al-Maqdis vient d'ailleurs de lui prêter allégeance, lundi. Autrefois lié à Al Qaïda, il est très actif dans le Sinaï.
Au même moment dans le pays, le président Sissi a affirmé que des élections législatives seraient organisées avant la fin mars 2015.

Au Yémen, ce sont sept membres d'Al Qaïda qui ont été tués par une attaque de drone, probablement américain, mercredi. Ils préparaient un attentat selon des sources de sécurité. Un important chef du mouvement aurait aussi été tué jeudi dernier.

Au Burkina Faso, l'heure est à la transition après le départ du président Compaoré. L'opposition et des représentants de la société civile ont élaboré une charte, présentée en début de semaine aux chefs d'Etat du Sénégal et du Togo, venus sur place pour la Cédéao. La charte prévoit notamment un président civil, un gouvernement de 25 ministres et une Assemblée de transition de 90 députés. Des contre-propositions ont été faites par les militaires.

Au Nigeria, un attentat-suicide dans un lycée a tué 47 adolescents, lundi, à Potiskum. L'attaque a été attribuée à Boko Haram. Depuis cinq ans, le groupe islamiste aurait tué plus de 10 000 morts. La veille, Boko Haram avait publié une vidéo de son chef, qui a réaffirmé qu'aucun cessez-le-feu n'avait été conclu avec le gouvernement.

Au terme de deux jours de négociations en Ethiopie, les deux camps en guerre au Soudan du Sud sont parvenus à un cessez-le-feu, samedi dernier. Un accord sans condition salué par le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon. Le conflit, qui a éclaté en décembre dernier, a fait plus de 10 000 morts et plus d'un million de déplacés.

Selon l'OMS, Ebola a fait 5160 morts, sur plus de 14 000 cas confirmés. Les contaminations seraient en forte augmentation en Sierra Leone, alors que la situation semble s'améliorer au Liberia, pays le plus touché par l'épidémie. Les autorités sanitaires évoquent les effets de la mobilisation, tout en restant très prudents. Médecins sans frontières a aussi annoncé que des essais de trois traitements cliniques allaient être menés dans trois centre en Guinée et au Liberia.

Au Mali, un nouveau cas a été enregistré, avec la mort d'un infirmier qui s'était occupé d'un malade guinéen. Il s'agit du deuxième décès de personnes contaminées dans le pays.

Conséquence d'Ebola : la CAN, Coupe d'Afrique des Nations, n'aura pas lieu au Maroc en 2015. Le pays avait demandé à deux reprises le report de la compétition de football, en raison de l'épidémie. La Confédération africaine a fait part de sa décision mardi, annonçant également la disqualification de la sélection marocaine.

Dans l'actualité internationale de la semaine également, de la justice en Corée du Sud. Le capitaine du ferry qui a fait naufrage en avril a été condamné à 36 ans de réclusion criminelle par un tribunal du sud du pays, mardi. C'est la négligence qui a été retenue à son encontre, et non l'homicide, ce pour quoi il risquait la peine de mort. Les autres accusés, dont l'ingénieur en chef du bateau et des membres d'équipage, ont été condamnés à des peins de 5 à 30 ans de prison. Le naufrage du Sewol avait fait 304 morts, dont de nombreux lycéens.

Un accord important s'est noué à Pékin, mercredi : la Chine et les Etats-Unis se sont entendus pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les deux pays sont les plus gros pollueurs de la planète, représentant 42% du total mondial des émissions de CO2. Washington a ainsi promis une diminution de 26 à 28% d'ici 2025.

Autre avancée, diplomatique cette fois, au sommet du forum de la Coopération économique Asie-Pacifique : après deux ans de tension, le président chinois et le Premier ministre japonais se sont entretenus lundi. Il n'y avait plus de rencontres entre les autorités depuis leur accession au pouvoir.

A Hong-Kong, les manifestants pro-démocratie ne lâchent rien. Ils étaient quelques centaines à défiler dimanche pour demander des discussions directes avec Pékin, pour l'instauration d'un suffrage universel en 2017. Le mouvement dure depuis plus d'un mois.

Drame en Inde : une dizaine de femmes sont mortes lors d'un programme de stérilisation de masse, financé par l'Etat qui a pour objectif de limiter la croissance de la population. 80 femmes avaient été stérilisées contre indemnisations dans un camp situé à une centaine de kilomètres de Raipur. Des dizaines de patientes ont été hospitalisées, victimes de complications. Le chirurgien qui a procédé aux opérations a été arrêté ce jeudi.

Kenneth Bae et Matthew Todd Miller, deux américains emprisonnés en Corée du Nord, ont été libérés samedi, suite à l'intervention des renseignements américains. L'un, missionnaire évangéliste, avait été condamné pour complot présumé. L'autre avait été jugé coupable d'"actes hostiles" envers le pays sous couvert d'un visa de tourisme.

Aux Etats-Unis, Barack Obama a reconnu sa responsabilité dans la défaite démocrate aux élections de mi-mandat, dans une interview dimanche sur CBS. Le président américain avait reçu vendredi les leaders du Congrès, les assurant qu'il ne jugerait que les idées, pas le parti qui les propose.

A Seattle, le bilan de la fusillade dans un lycée s'est alourdi, après qu'un blessé ait succombé à ses blessures cette semaine. Cinq personnes sont mortes, dont le tireur.

La colère ne faiblit pas au Mexique. Selon le ministre de la justice, des membres présumés d'un groupe criminel ont avoué avoir tué plus de 40 des étudiants d'Iguala disparus à la fin du mois de septembre, et avoir brûlé leurs cadavres. Les jeunes leur auraient été "livrés" par les policiers. Les instigateurs de l'attaque, l'ancien maire et sa femme, ont été arrêtés.

En Ukraine, une guerre est à craindre. Selon l'OTAN, des convois militaires russes sont entrés dans l'est du pays, du côté des séparatistes prorusse, pour la première fois depuis la trêve début septembre. La Russie a démenti une attaque imminente mais Kiev a déclaré se préparer au combat, renforçant notamment la sécurité autour du port stratégique de Marioupol. A Donetsk, de nouveaux bombardements ont eu lieu. Face à cette escalade militaire, l'ONU a déclaré redouter "une guerre totale".

L'enquête se poursuit après le crash du vol MH17, tombé au dessus des régions séparatiste de l'est ukrainien. De nouveaux corps ont été rapatriés aux Pays-Bas cette semaine, mais le chef de la diplomatie néerlandaise a estimé que les dernières dépouilles pourraient ne jamais être retrouvées. L'accident avait fait 298 morts, le 17 juillet dernier.

L'Allemagne a célébré dimanche le 25ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Le 9 novembre, "un jour de liberté" selon la chancelière Angela Merkel, commémoré par des centaines de milliers de personnes sur tout le week-end. Une exposition permanente a notamment été inaugurée, 8000 ballons ont également été disposés pour rappeler l'ancienne frontière du mur. Malgré les festivités, l'ancien président de l'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev, présent à l'occasion des commémorations, a déclaré que "le monde est au bord d'une nouvelle Guerre froide".

En Allemagne, neuf personnes ont été arrêtées, suspectées de soutenir l'EI. Huit d'entre eux, âgés de 22 à 35 ans, auraient participé à des cambriolages dont le butin était destiné à financer les combattants djihadistes présents en Syrie mais aussi le voyage des candidats au djihad. Deux des individus interpellés sont aussi soupçonnés de recrutement.

En Espagne, le vote n'était que symbolique mais le résultat est sans appel : plus de 80% des votants se sont prononcés pour l'indépendance de la Catalogne, dimanche. Ils étaient près de 2 millions à se déplacer. Suite à cette consultation, le président de l'exécutif catalan Artur Mas a demandé l'organisation d'un véritable référendum d'autodétermination. En réponse, le chef du gouvernement Mariano Rajoy s'est déclaré ouvert au dialogue mais pas à un référendum.

L'Espagne a aussi vécu un drame, dans la nuit de samedi à dimanche : 14 personnes sont mortes dans un accident d'autocar, dans le sud-est du pays alors qu'ils revenaient d'une cérémonie religieuse. La vitesse serait en cause. C'est le plus grave accident de ce type depuis 2001.

En Italie, à l'appel des principaux syndicats, des milliers de fonctionnaires ont manifesté à Rome samedi pour protester contre les réformes de Matteo Renzi et dénoncer le gel de leurs salaires depuis six ans.

Pas de "tourisme social" ! La Cour de justice européenne s'est prononcé mardi contre un lien direct entre droit de séjour dans un pays et droit à y bénéficier des prestations sociales, pour un ressortissant de l'UE qui ne répond pas à tous les critères. C'est un tribunal de Leipzig qui avait saisi la juridiction en 2013, sur un litige opposant l'agence pour l'emploi de la ville à deux ressortissants roumains.

Il avait gardé le silence depuis les révélations sur un système d'évasion fiscale au Luxembourg au moment où il était premier ministre : Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne a démenti tout "conflit d'intérêt" dans cette affaire "LuxLeaks", mercredi. Il a même proposé plus de transparence avec un système d'échange automatique d'informations. Pierre Moscovici, le commissaire aux Affaires économiques et monétaires et à la fiscalité, a été chargé de faire des propositions qui obligeraient les sociétés à déclarer les avantages fiscaux dont elles bénéficient.